BBVA: Chute de 90% du bénéfice net en raison d'un exceptionnel

MADRID (Reuters) - BBVA a annoncé jeudi une chute de 90% de son bénéfice net du quatrième trimestre, sous le coup d'une dépréciation de 1,1 milliard d'euros passée sur la participation détenue dans Telefonica par la deuxième banque espagnole, qui a réalisé de bonnes performances au Mexique et en Turquie.

Le bénéfice net est ainsi ressorti à 70 millions d'euros sur la période octobre-décembre, un résultat qui reste toutefois supérieur à la moyenne des anticipations des analystes interrogés par Reuters qui donnait une perte de 139 millions d'euros.

Hors dépréciation, BBVA a vu son bénéfice net augmenter de 10% sur un an, à 1,2 milliard d'euros, contre un consensus de 957 millions.

Les analystes ont salué les bons chiffres publiés par le groupe en termes de contrôle des coûts et de revenu.

"BBVA a enregistré de solides résultats au quatrième trimestre avec un produit net bancaire supérieur de 4% au consensus du groupe, des coûts globalement conformes aux attentes et des pertes sur prêts plus réduits", a déclaré JPMorgan dans une note à ses clients.

L'action BBVA avance de 0,72% à 7,62 euros à 11h00 GMT, sous-performant l'indice sectoriel en Europe en hausse de 0,95% au même moment.

Sur l'ensemble de l'année, le produit net bancaire a progressé de 2,5% pour atteindre le chiffre record de 25,3 milliards d'euros et le président exécutif Francisco Gonzalez a déclaré jeudi dans un communiqué que 2018 serait encore meilleur grâce au virage vers le numérique de la banque.

Le revenu net des intérêts, une mesure de ce qu'une banque a gagné sur ses prêts moins le coût des dépôts, s'est établi à 4,6 milliards sur la période, chiffre en hausse de 3,9% par rapport aux trois derniers mois de 2016 et de 3,6% par rapport au trimestre précédent.

Les analystes financiers avaient anticipé pour ce poste un total de 4,4 milliards d'euros.

Cependant, sur le marché espagnol, le revenu net des intérêts a reculé de 2,7% à 946 millions d'euros.

Les banques espagnoles éprouvent des difficultés à augmenter leurs revenus tirés des prêts, le niveau historiquement bas des taux et une vive concurrence pesant sur les marges.

Afin d'être moins dépendantes des pressions pesant sur leur marché domestique, les banques espagnoles se sont développées à l'international afin d'élargir la base de leurs revenus.

Au Mexique, pays qui contribue à hauteur de 40% à son bénéfice total, BBVA a dégagé un résultat net en hausse de 6%, à 571 millions d'euros.

En Turquie, qui représente 15% du bénéfice du groupe, le résultat net a presque doublé au dernier trimestre.

BBVA a terminé le mois de décembre avec un ratio de fonds propres ("fully-loaded core capital target ratio") de 11,08% contre 11,2% à la fin de septembre.

La banque a réduit son ratio de créances douteuses à 4,4% contre 4,5% à la fin de septembre.

Le rebond du marché immobilier en Espagne a également permis aux banques hispaniques de nettoyer les prêts toxiques de leur bilan plus rapidement que leurs homologues italiennes.

BBVA a dit jeudi qu'elle verserait en avril un dividende de 0,15 euro par action au titre de 2017.

(Jesus Aguado, Benoit Van Overstraeten et Claude Chendjou pour le service français, édité par Juliette Rouillon)