À Bayonne, la mairie prend un arrêté anti-SDF interdisant la "station assise ou allongée"

Le texte publié par les services de la municipalité comprend également l’interdiction des “regroupements de chiens”, tandis que le maire UDI a promis l’embauche de six nouveaux policiers.

Un arrêté qui risque de faire jaser. D’après France Bleu, le maire UDI de Bayonne Jean-René Etchegaray a décidé de prendre des mesures visant à réduire fortement la présence de personnes sans domicile fixe dans les rues de sa commune. L’élu centriste a ainsi pris un arrêté municipal et annoncé l’embauche de six policiers municipaux, qui seront chargés de le faire respecter.

Cité par le média radiophonique local, l’arrêté en question interdit, entre 8h et 00h, “toute occupation abusive et prolongée des rues (...) de nature à porter atteinte à l'ordre public. Est en outre interdite pendant la même période la station assise ou allongée lorsqu'elle constitue une entrave à la circulation des piétons”.

Les regroupements de chiens également interdits

"Le regroupement de chiens, même tenus en laisse et accompagnés de leurs maîtres" est également proscrit, le terme “regroupement” correspondant à “la réunion en un même point de la voie publique de plus de deux canidés”.

Les autres activités interdites dans l’espace public ne laissent pas de doute sur l’objectif de cet arrêté municipal. Parmi elles, on trouve ainsi “l'entreposage de matériel (...) les activités de nature personnelle notamment l'entreposage de linge, le réchauffage des denrées alimentaires, le dépôt de nourriture pour animaux de compagnie”.

“Cet arrêté stigmatise un type de population”

“Nous n’avons rien contre les SDF”, affirme cependant Jean-René Etchegaray, cité par France Bleu. L’élu centriste entend néanmoins lutter contre "des regroupements de SDF avec des chiens, quelquefois violents, quelquefois dangereux, qui font peur à la population. Ça, je veux le réprimer, je veux mettre fin à ces regroupement de SDF avec des chiens. Ça crée des conflits parfois entre SDF, parfois entre chiens qui se battent."

Du côté de l’opposition, cet arrêté est associé à “une action de communication”. “Il stigmatise un type de population, un public pour lequel les politiques d’intégration, d’accompagnements ne sont pas portées par la Ville”, regrette le conseiller municipal Mathieu Bergé, élu sur une liste citoyenne.