Battle of the sexes, Marvin, Le brio: ce qu'il faut aller voir (ou pas) au cinéma ce 22 novembre 2017

Battle of the sexes

20th Century Fox
20th Century Fox

De quoi ça parle ? Du combat de Billie Jean King, tenniswoman seventies qui, pour contrer les inégalités et discriminations envers les joueuses et faire taire les machos, accepta d’affronter l’ex numéro mondial Bobby Riggs sur un court !

Il y a du sport ? Un peu mais ce n’est pas le réel propos du film plus militant que tennistique. Le sport est ici révélateur de la misogynie ambiante dans les années 70 ! Reste cependant The scène sportive, celle de l’affrontement final et historique entre les deux protagonistes du film.

Un deuxième Oscar pour Emma Stone ? Possible car l’actrice de La La Land est tout simplement méconnaissable en championne qui, outre la révolution qu’elle mène sur les courts, connait un autre ouragan personnel : alors mariée à un homme, elle tombait amoureuse d’une femme à l’époque de sa médiatisation pour ce match symbolique.

Et Steve Carrell ? L’acteur est impayable en ex gloire du terrain, provoc, narcissique et plus doué pour faire le mariole dans les médias que pour taper dans la balle !

A voir, même si vous n’aimez pas le tennis qui n’est qu’une toile de fond à une comédie sociale engagée et caustique mise en scène par les réalisateurs de Little miss sunshine.

De Jonathan Dayton et Valerie Faris. USA, G.-B, 2h02.

Marvin ou la belle éducation

Carole Bethuel
Carole Bethuel

De quoi ça parle ? D’un gamin qui, homosexuel et aspirant comédien, essaie de s’affranchir de sa famille intellectuellement et socialement fermée.

C’est inspiré de quoi ? Du roman autobiographiqueEddy Bellegueule” d’Edouard Louis qui y racontait les humiliations et les violences de sa famille à cause de ses comportements efféminés.

C’est cliché ? Non et c’est surtout porteur d’espoir car le jeune héros parvient à échapper à sa condition sociale et aux pressions familiales. Bien que ponctuellement cruel et bouleversant, Marvin est un film plein d’optimisme et de lumière.

Le hic ? Isabelle Huppert dans son propre rôle qui prend Marvin sous son aile. Un peu fake (surtout quand Isa essaie de se la jouer cool en se déhanchant sur la piste lors d’une soirée) et pas franchement utile.

Les plus : Jules Porier et Finnegan Oldfield qui jouent respectivement le héros enfant et jeune adulte. Ils vous chavireront le coeur sans pour autant sortir les violons.

A voir pour son message d’ouverture et de tolérance subtilement distillé.

D’Anne Fontaine. France, 1h53.

Le brio

David Koskas
David Koskas

De quoi ça parle ? D’une étudiante en droit à Assas qui, ayant grandi à Créteil, se voit offrir des cours particuliers pour un concours d’éloquence avec un professeur aussi célèbre pour son talent que pour ses provocations très souvent borderline.

C’est une comédie ? Oui et intelligente de surcroît ! Yvan Attal, derrière la caméra, fait tomber les préjugés et glisse un joli message d’ouverture avec ce formidable duo, preuve vivante que la communication est la base du vivre ensemble.

Les personnages ? Ils échappent 100% à la caricature, elle étant plus riche de sa double culture banlieusarde et universitaire et lui n’utilisant la provoc que pour tirer le meilleur de ses élèves.

Camelia Jordana convaincante ? Après Cherchez la femme dans lequel elle séduisait déjà, la chanteuse confirme son talent d’actrice spontanée, nature et capable de faire face à un acteur de la trempe de Daniel Auteuil sans jamais être un cran au-dessous.

La scène : L’exercice d’éloquence dans le métro sous les yeux médusés des usagers.

A voir avec les fans du Cercle des poètes disparus, Will Hunting et autre film de duo prof-élève !

D’Yvan Attal. France, 1h35.

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