Bastien Vivès de retour dans le magazine "Charlotte mensuel", deux ans après la polémique

Le dessinateur, accusé de promouvoir l'inceste et la pédopornographie dans certaines de ses œuvres, est l'un des contributeurs d'une nouvelle publication baptisée Charlotte mensuel.

Son nom s'était fait rare. Bastien Vivès, épinglé en 2022 pour ses BD accusées de faire l'apologie de la pédophilie et de l'inceste, signe son retour ce mercredi 25 septembre dans les pages de Charlotte Mensuel, un nouveau périodique de bandes dessinées.

Comme le rapporte Le Parisien, le dessinateur de 40 ans y signe une histoire en huit pages intitulée Fécamp. Il fait également partie du comité éditorial de cette nouvelle publication lancée par l'auteur et éditeur Vincent Bernière, nouvelle mouture du Charlie Mensuel arrêté à la fin des années 1980:

"J’ai envie de retrouver ma place qui est juste celle d’un dessinateur, pas d’un personnage public", poursuit-il. "Cette histoire va sans doute me poursuivre toute ma vie. Mais je dois faire avec."

Il se félicite, par ailleurs, de la condamnation de cinq personnes à des peines de prison avec sursis pour avoir proféré des menaces à son endroit: "Il y a eu des moments difficiles, mais je me sens mieux depuis le procès."

Ces moments difficiles, il va les raconter dans une bande dessinée attendue le 16 octobre prochain. La vérité sur l'affaire Bastien Vivès, au ton satirique, sera publiée par Charlotte Éditions, maison lancée en même temps que Charlotte Mensuel. Un retour officiel avec une histoire originale, après un album de Corto Maltese paru fin 2023.

La polémique était née en décembre 2022, quand le festival d'Angoulême avait annoncé une exposition consacrée au travail du dessinateur. En cause, des bandes dessinées de Bastien Vivès accusées de faire l'apologie de l'inceste, notamment La Décharge mentale (Les Requins Marteaux) et Petit Paul (Glénat).

Malaise prolongé par de nombreuses déclarations publiques de l'artiste. "L'inceste, moi, ça m'excite à mort", avait-il expliqué en mai 2017 au site Mademoizelle, dans une vidéo supprimée depuis. "Vu que je ne peux pas faire d'inceste dans la vraie vie, et que je n'ai pas de grande sœur pour pouvoir faire ça, je fais ça dans mes livres".

La controverse avait été si vive que le Festival d'Angoulême avait rapidement annoncé l'annulation de l'exposition, évoquant des "menaces". Bastien Vivès, quant à lui, avait fait son mea culpa dans un communiqué:

"À aucun moment je n'ai voulu blesser des victimes de crimes et abus sexuels", avait-il déclaré. "Et je tiens évidemment, si mes propos ont pu heurter ces personnes, à leur présenter mes plus sincères excuses."

Début 2023, une enquête a été ouverte pour diffusion d'images pédopornographiques à l'encontre de Bastien Vivès et des deux maisons d'édition, à la suite d'une plainte déposée par une association de protection de l'enfance. Contacté par BFMTV.com, en septembre 2023, le parquet n'a pas souhaité communiquer sur "une éventuelle audition du mis en cause, passée ou à venir." Selon nos informations, à la mi-septembre, Bastien Vivès n'avait pas été entendu.

Article original publié sur BFMTV.com