Bassine de Sainte-Soline : nouvelle manifestation prévue ce dimanche
MANIFESTATION - Le mouvement ne faiblit pas à Sainte-Soline, dans les Deux-Sèvres. 2 000 manifestants anti-bassines étaient toujours présents sur le site ce dimanche 30 octobre au matin, selon la préfète du département Emmanuelle Dubée, interrogée par franceinfo. Une nouvelle « action de désobéissance civile » est d’ailleurs prévue à partir de 14 heures.
« Ce samedi, malgré les interdictions préfectorales et un déploiement de 1 700 policiers, plus de 7 000 opposant.es aux bassines ont tenu leur pari de pénétrer à l’intérieur du chantier de la méga-bassine de Sainte-Soline et d’en enlever les grilles. Ils ne comptent pas s’arrêter là (...) pour que le chantier ne reprenne pas », prévient dans un communiqué le collectif « bassines non merci ».
« Je rappelle que la manifestation demeure interdite, donc tout acte visant à se rassembler ou tenter à nouveau d’entrer sur le site de la réserve sera de nouveau écarté « , a pour sa part averti la préfète, toujours sur franceinfo. Dans ce contexte, le dispositif de sécurité de la veille avec la présence de 1500 policiers est maintenu.
« Un rassemblement très violent », selon Darmanin
La veille, « 61 gendarmes ont été blessés, dont 22 sérieusement », a tweeté le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin pour qui « ce chiffre démontre que ce n’était pas une manifestation pacifique mais un rassemblement très violent ». La préfète Emmanuelle Dubée a également fait état samedi soir de six interpellations à l’issue de ce rassemblement ayant réuni 4 000 personnes selon elle.
61 gendarmes ont été blessés, dont 22 sérieusement. Ce chiffre démontre que ce n’était pas une manifestation pacifi… https://t.co/OnPYuXIVVS
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin)
Côté manifestants, une trentaine de personnes ont été blessées, dont dix prises en charge par les pompiers et trois hospitalisées, selon le collectif « Bassines Non merci », qui rassemble des associations environnementales, organisations syndicales et groupes anticapitalistes opposés à cet « accaparement de l’eau » destiné à l’« agro-industrie ».
Sainte-Soline est la deuxième d’un projet de 16 réserves de substitution élaboré par un groupement de 400 agriculteurs réunis dans la Coop de l’eau, pour « baisser de 70 % les prélèvements en été », dans cette région encore soumise à des restrictions d’irrigation après une sécheresse estivale hors norme.
Ces réserves sont des cratères à ciel ouvert, recouverts d’une bâche en plastique et remplis grâce au pompage de l’eau des nappes phréatiques superficielles l’hiver. ElIes peuvent stocker jusqu’à 650 000 m3 (soit 260 piscines olympiques) d’eau pour irriguer l’été.
« On est le 29 octobre, c’est sec partout, c’est aberrant d’accaparer toute l’eau disponible pour quelques cultivateurs de maïs », a dénoncé l’eurodéputé Yannick Jadot, chahuté sur place. Étaient également présents sur place d’autres élus écologistes, dont la députée Sandrine Rousseau. La France insoumise soutenait aussi ce rassemblement.
Béchu défend le projet de bassine
Le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, a souligné sur France inter que le « projet n’avait pas de conséquences négatives pour les nappes » phréatiques, selon un rapport récent.
Selon cette étude du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), le projet pourrait, par rapport à la période 2000-2011, augmenter « de 5 % à 6 % » le débit des cours d’eau l’été, contre une baisse de 1 % l’hiver, sans prendre en compte l’évaporation potentielle des futures réserves, ni la menace de sécheresses récurrentes liée au réchauffement climatique.
Christophe Béchu a également rappelé que le « plan signé par tout le monde il y a quatre ans » après une longue concertation entre agriculteurs, élus, autorités et associations, conditionnait l’accès à l’eau à des changements de pratiques (réduction des pesticides, plantation de haies, conversion à l’agroécologie).
Mais aucun des dix agriculteurs utilisant la première retenue « n’a souscrit de réduction de pesticides », selon Vincent Bretagnolle, membre du comité scientifique et technique de suivi (CST) du projet, et depuis la signature, plusieurs associations se sont retirées du protocole.
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