Publicité

Basile, 15 ans, en flagrant délit de solidarité

«Les Etrangers», de Pessan et Solminihac, L’Ecole des loisirs «Médium+».

Eric Pessan et Olivier de Solminihac se sont mis à deux pour écrire un roman très actuel sur l'amitié et les migrants.

Nous ne sommes pas forcément un garçon de 15 ans. Mais nous sommes nombreux à penser comme Basile, le héros des Etrangers : il sait, nous savons l’arrivée et le sort des migrants dans nos régions, il sait, nous savons dans quels camps ils vivent et quelles guerres ils ont fuies. Et nous savons vers quelle mort ils vont, parfois, accrochés sous un camion. Disons que nous savons sans voir, ou que nous faisons comme si nous pouvions vivre sans savoir.

C’est la fin de l’année, Basile est un peu chaviré parce qu’il ne verra plus Lou, la fille à qui il n’a même pas osé arracher son numéro de téléphone. Il lui jettera des poèmes à la mer, ce genre. Chez lui, l’ambiance n’est plus ce qu’elle était depuis que son père a pris l’inquiétante habitude de s’absenter la nuit. Alors Basile a son monde. Le cœur dans les étoiles, il se passionne pour les galaxies, les années-lumière et les zones à découvrir dans l’univers. Et comme il a du vague à l’âme, en ce début d’été, il s’en va tout seul du côté de «l’ancienne gare».

L’introspection, le malaise adolescent, les pensées qui s’agitent… Et puis, soudain, apparaît un garçon qui longe les rails, accompagné d’un chien. Eric Pessan et Olivier de Solminihac se sont mis à deux pour écrire les Etrangers. Qui a pris en charge le for intérieur, et qui a piloté l’action ? Le tandem est solide. Nous plongeons dans la nuit avec Basile, le garçon et le chien. Elle sera dense, toute en ruptures de rythme, tantôt au passé, tantôt au présent. En un mot, nous marchons. Et Basile aussi, au sens propre.

Le garçon de la gare s’appelle Gaëtan. Il était dans la classe de Basile, un propre à rien, avant de disparaître de la circulation. Basile et nous allons découvrir de quoi il est capable : conduire une voiture, parler anglais, vivre seul, et aider les migrants à passer en Angleterre (la ville n’est pas nommée mais elle se situe (...)

Lire la suite sur Liberation.fr

«Imbattable», héros de BD toujours incasable
Une dessinatrice de «Libé» primée
Le 17 mai vu par Danièle Sallenave : Est-ce que j’étais faite pour Mai 68 ?
Tom Wolfe, l’étoffe d’un héraut
«A Miami, tout le monde se hait»