«La base de Macron s’est droitisée et rétrécie»

Pour Aurélien Preud’homme de l’institut Viavoice, le Président aura du mal à mettre en œuvre ses réformes en étant aussi impopulaire.

Aurélien Preud’homme est directeur des études politiques au sein de l’institut de sondage Viavoice.

Avec une popularité qui ne dépasse pas 24 %, Emmanuel Macron peut-il remonter la pente?

Si nous sommes effectivement à la fin de la séquence gilets jaunes, on peut imaginer qu’Emmanuel Macron rebondisse en 2019. Il a atteint un niveau assez bas, qui était celui de François Hollande dans la seconde partie de son quinquennat. La question est de savoir si nous sommes vraiment à la fin d’une séquence ou au début d’un momentum qui a commencé avec une rentrée catastrophique. Ne va-t-on pas plutôt vers un rejet de plus en plus fort dans l’opinion, avec des points de crispation très importants tels que le pouvoir d’achat, une situation économique pas très bonne et le prélèvement de l’impôt à la source qui, s’il n’a pas un impact direct, aura des conséquences psychologiques importantes ? En outre, un certain nombre de réformes prévues début 2019 peuvent poser question, comme celle des retraites, par nature très sensible, dans un contexte où l’enjeu des pensions est déjà très présent.

Le chef de l’Etat est-il justement en capacité de lancer les réformes qu’il a annoncées sur les retraites, sur l’assurance chômage ou sur la fonction publique ?

On a vu, par le passé, qu’être impopulaire n’empêchait pas de réformer. Cela s’est vérifié dans la seconde partie du mandat de François Hollande : il y a eu la loi travail ! La question, c’est que nous sommes arrivés à un degré de tensions sociales et politiques assez inédit. S’y ajoutent la personnalité d’Emmanuel Macron et la manière dont s’est constituée sa majorité. Par le passé, droite et gauche ont pu continuer à réformer parce qu’elles gardaient un appui de parti et des liens importants avec les territoires. Emmanuel Macron, lui, a pu mener des réformes jusque-là, mais en jouant l’opinion publique (...)

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