Barrage routier à Carvin : «On est là jusqu’à Noël»

Carvin, le 19 novembre 2018. Gilets jaunes. Blocage à l'échangeur de Carvin sur l'A1. COMMANDE N° 2018-1538

Pour le troisième jour d'affilée, des «gilets jaunes» ont bloqué les routes. Ce lundi, certains se sont réunis le long de l'A1, dans le Pas-de-Calais.

«Tant que ça ne bougera pas, on agira», constate, placide, Rodrigue, gilet jaune et polaire épaisse pour tenir dans le froid. Sur l’A1, à l’échangeur de Carvin (Pas-de-Calais), ce lundi matin c’est blocage total. Et c’est parti pour durer : «On est là jusqu’à Noël», se marre un manifestant. Un syndicaliste, venu sans étiquette, parce que, comme bien d’autres dans le mouvement, il gagne seulement 1 200 euros par mois depuis vingt-cinq ans, le rassure : «Il va lâcher, Macron. Aujourd’hui, c’est différent, c’est le peuple qui est dans la rue.» David, 43 ans, transporteur, n’est pas allé au boulot ce lundi matin : «J’ai prévenu mon patron que je faisais grève parce que je soutenais les gilets jaunes, il m’a répondu "tant pis pour toi"», raconte-t-il. Sa fiche de paie en prendra un coup, mais il est «prêt à rester jusqu’à la fin de la semaine». Ensuite, il ira à Paris, pour la manifestation lancée sur Facebook. Il s’est déjà arrangé avec des copains pour partager les frais. Il bataille pour ses filles : «Elles sont toutes les deux aides-soignantes, elles gagnent 800 euros par mois, avec l’essence à payer.» Elles ne s’en sortent pas. D’autres bossent de nuit, et passent leurs journées sur les ronds-points.

Motards à gilet

En début de matinée, les «gilets jaunes» ont réussi à bloquer l’A1. Ils ont allumé un feu de palettes sur la bande d’arrêt d’urgence, ce qui a obligé les automobilistes à ralentir, et ils en ont profité pour arrêter le trafic. A midi, autre tentative, une escouade de motards à gilet jaune s’engouffre sur l’autoroute pour une opération escargot. La relève arrive. Julien et ses potes, en convoi de quatre voitures, roulent sur les trottoirs pour doubler les files de 33 tonnes arrêtés : ils viennent de Seclin, dans la banlieue de Lille, d’où les policiers les ont éjectés, et veulent rejoindre, (...)

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