Barnier Premier ministre : ce que contient la proposition laissée par Attal pour « désmicardiser » la France

Outre la priorité à l’école ou au secteur de la santé, Gabriel Attal a évoqué une proposition visant à « désmicardiser » la France au moment de quitter Matignon.
SARAH MEYSSONNIER / AFP Outre la priorité à l’école ou au secteur de la santé, Gabriel Attal a évoqué une proposition visant à « désmicardiser » la France au moment de quitter Matignon.

POLITIQUE - Gros dossier sur le feu. Passage intriguant de la passation de pouvoir entre Gabriel Attal et Michel Barnier à Matignon, l’évocation de plusieurs dossiers « sur le bureau » du nouveau Premier ministre a été quelque peu éclaircie ce vendredi 6 septembre.

Michel Barnier Premier ministre : ces dossiers que Gabriel Attal a laissés au nouveau locataire de Matignon

Parmi les dossiers laissés en suspens avec la dissolution de l’Assemblée nationale, Gabriel Attal a confié au nouveau Premier ministre Michel Barnier, qui a fait du pouvoir d’achat une de ses priorités, une proposition pour « désmicardiser » la France. Une mesure qui prévoit de revoir le système d’exonérations de cotisations sociales, a appris l’AFP auprès d’un conseiller gouvernemental sortant.

Un « système avec un allègement unique »

Il s’agit d’une « refonte structurelle » de ces exonérations qui concernent aujourd’hui les salaires jusqu’à 3,5 Smic, a indiqué à l’AFP ce conseiller de Matignon, confirmant une information des Échos. Ces exonérations, maximales au niveau du Smic, instaurées pour soutenir l’emploi, sont aujourd’hui accusées par certains économistes de freiner la progression salariale en créant des « trappes à bas salaires ».

Aujourd’hui, le système est constitué par un empilement de trois dispositifs : une réduction générale des cotisations, fortement dégressive jusqu’à 1,6 Smic, une réduction de 6 points de pourcentage des cotisations maladie (le « bandeau maladie ») jusqu’à 2,5 Smic et une réduction de 1,8 point sur les cotisations familiales (« bandeau famille »).

La piste retenue par le Premier ministre sortant, sur la base d’un rapport qui lui a été remis par les économistes Antoine Bozio et Étienne Wasmer, est de « recréer un système avec un allègement unique » et non plus ces trois dispositifs. Il serait « dégressif », ce qui éviterait les effets de seuil et s’arrêterait « à trois Smic » (au lieu de 3,5 actuellement).

Pas de surcoût pour les finances publiques

Aujourd’hui, augmenter de 100 euros net un salarié payé 2 000 euros brut coûte près de 500 euros à l’employeur. Dans le nouveau système, le coût total pour l’entreprise serait plutôt de l’ordre de 350 euros.

L’an dernier, les députés PS Jérôme Guedj et Renaissance Marc Ferracci avaient proposé de supprimer l’exonération pour les salaires supérieurs à 2,5 Smic, mais cette option n’a pas été retenue car elle aurait été pénalisante pour l’industrie et le commerce extérieur, d’après ce conseiller de l’exécutif sortant.

Dans la proposition retenue, tout en supprimant les allègements entre 3 et 3,5 Smic, « les employeurs sont gagnants » pour les salaires inférieurs à 3 Smic, car « cela augmente la masse d’allègements à ce niveau-là », précise-t-on de même source. L’option, si elle est retenue par le gouvernement Barnier, ne représenterait pas de surcoût pour les finances publiques en 2025, le volume global des exonérations de cotisations patronales restant d’environ 80 milliards d’euros. Elle pourrait être intégrée dans le prochain projet de loi de finances de la sécurité sociale (PLFSS).

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