Barclays paiera 2 milliards de dollars aux USA dans un dossier lié aux subprimes

WASHINGTON/LONDRES (Reuters) - Barclays a accepté de verser deux milliards de dollars (1,62 milliard d'euros) pour mettre fin à des poursuites pour vente frauduleuse de titres adossés à des prêts immobiliers résidentiels (RMBS) à haut risque entre 2005 à 2007, a annoncé jeudi le département américain de la Justice.

Le département a précisé dans un communiqué que la banque britannique avait trompé les investisseurs sur la qualité des prêts auxquels étaient adossés ces titres et s'était rendue coupable d'actes de fraude postale et bancaire. Barclays conteste ces accusations, précise le département de la Justice.

Cet accord à l'amiable règle le plus important litige de la première banque britannique aux Etats-Unis et pourrait rassurer les investisseurs qui s'attendaient à une amende plus lourde.

A la Bourse de Londres, l'action Barclays a fini en hausse de 0,24%, alors que l'indice FTSE 100 a gagné 0,43%0,24%.

"Je suis satisfait que nous ayons pu parvenir à un arrangement juste et mesuré avec le ministère de la Justice. Depuis le début, l'équipe de direction a fait du règlement de ces questions historiques de manière opportune et appropriée quand c'était possible une priorité", a déclaré le directeur général de Barclays, Jes Staley.

"L'amende se situe dans le bas des estimations et l'accord intervient plus tôt que prévu, donc l'affaire se termine bien pour Barclays", estime Ian Gordon, analyste chez Investec Bank.

La banque a dit que le paiement de l'amende affecterait son ratio de fonds propres "core", qui mesure sa solidité financière, à hauteur de 0,45 point de pourcentage.

Deux anciens responsables de Barclays, Paul Menefee et John Carroll, qui travaillaient sur les RMBS, ont accepté de verser une amende de deux millions de dollars au total pour régler le contentieux, a précisé le département de la Justice.

Le département de la Justice a entamé une procédure contre Barclays en décembre 2016, après le refus de la banque de négocier.

Confrontées à des plaintes similaires aux Etats-Unis, Credit Suisse a accepté en décembre 2016 de payer au total 5,3 milliards de dollars pour régler son contentieux, tandis que Deutsche Bank a conclu une transaction pour un montant de 7,2 milliards de dollars en janvier 2017.

Les poursuites intentées aux Etats-Unis contre de nombreuses banques, américaines ou étrangères reposent sur la commercialisation de produits financiers adossés aux crédits "subprime", ces prêts immobiliers proposés aux Etats-Unis à des emprunteurs insolvables et basés sur des estimations surévaluées des biens immobiliers.

En 2012, Barack Obama a réclamé des comptes au secteur bancaire pour avoir distribués ces produits structurés, sans prévenir les investisseurs qu'ils étaient adossés à ces créances douteuses. Ces produits financiers, dit "toxiques", ont grandement contribué à la crise financière de 2007-2009.

(Lawrence White et Makini Brice, Juliette Rouillon et Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français, édité par Marc Angrand)