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Barack Obama veut régulariser 4,7 millions de sans-papiers

Barack Obama s'apprête à lever par décret la menace d'expulsion qui pèse sur 4,7 millions d'étrangers en situation irrégulière, malgré le tollé que cette mesure a suscité dans les rangs républicains avant même que les détails en soient connus. /Photo prise le 20 novembre 2014/REUTERS/Kevin Lamarque

WASHINGTON (Reuters) - Barack Obama s'apprête à lever par décret la menace d'expulsion qui pèse sur 4,7 millions d'étrangers en situation irrégulière, malgré le tollé que cette mesure a suscité dans les rangs républicains avant même que les détails en soient connus. Le décret présidentiel permettra à 4,4 millions de personnes ayant un lien de parenté avec des citoyens en règle de rester temporairement aux Etats-Unis, a-t-on appris de sources au sein de l'administration. Une disposition de 2012 qui permet aux enfants arrivés illégalement avec leurs parents de rester sur le sol américain devrait en outre être étendue à 270.000 personnes de plus. Barack Obama exposera son projet lors d'une allocution télévisée jeudi soir (vendredi à 01h00 GMT) avant de se rendre vendredi à Las Vegas, dans le Nevada, l'un des Etats où les immigrés en situation illégale sont proportionnellement les plus nombreux. Selon le sénateur démocrate Richard Durbin, qui dit avoir été informé du projet, le permis de séjour temporaire devrait être de cinq ans au moins. Le Congrès fera le nécessaire pour invalider ce décret, a averti jeudi Mitch McConnell, président d'un Sénat où les Républicains seront majoritaires à partir de janvier, estimant que le projet excède les prérogatives présidentielles. Un peu plus de deux semaines après son revers aux élections de mi-mandat, Barack Obama a dépêché son chef de cabinet Denis McDonough au Capitole pour tenter de désamorcer la crise, que le député républicain Paul Ryan, colistier de Mitt Romney à la présidentielle de 2012, a qualifiée de "bombe partisane". En juin 2013, le Sénat encore démocrate a voté une réforme de l'immigration qui a ensuite été rejetée par la Chambre des représentants, où les républicains étaient déjà majoritaires. Depuis, le président a promis des mesures d'aide à une partie des étrangers en situation irrégulière. Certains élus de l'aile conservatrice du Parti républicain ont menacé de recourir à l'arme budgétaire pour empêcher l'application de cette réforme, au risque de provoquer un nouveau "shutdown", une cessation de paiement de l'administration, mais les chefs de file du parti n'y sont pas favorables. Plusieurs démocrates ont regretté que le président procède par décret. ] (Roberta Hampton et Richard Cowan, Jean-Philippe Lefief pour le service français, édité par Gilles Trequesser)