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Barack Obama présente un budget 2015 de combat contre la pauvreté

Le président Barack Obama propose de nouveaux crédits d'impôt et des programmes de formation pour les salariés américains dans un budget de 2015 qui souligne de profondes divergences avec des républicains allergiques à tout interventionnisme économique de l'Etat. /Photo prise le 4 mars 2014/REUTERS/Jonathan Ernst

par Jeff Mason et Mark Felsenthal et David Lawder WASHINGTON (Reuters) - Le président Barack Obama propose de nouveaux crédits d'impôt et des programmes de formation pour les salariés américains dans un budget de 2015 qui souligne de profondes divergences avec des républicains allergiques à tout interventionnisme économique de l'Etat. Le projet de loi de Finances sera de ce fait sans doute fermement rejeté par une Chambre des Représentants à majorité républicaine. Mais il a au moins le mérite de définir les priorités de la Maison Blanche avant les élections parlementaires de novembre, au terme desquelles les démocrates espèrent conserver le Sénat et ne pas perdre de terrain à la Chambre. Le projet de budget de l'exercice 2015, qui débutera le 1er octobre, prévoit d'augmenter les crédits d'impôt pour les travailleurs les plus pauvres et les financements des travaux publics et de développer l'éducation en bas âge. Barack Obama avait mis l'accent sur la réduction du déficit dans le budget de l'exercice 2014; il a choisi de combattre la pauvreté dans le suivant et il lui reste pour ce faire moins de trois ans de mandat présidentiel. Il est vraisemblable que la réforme controversée de la santé inspirée par Barack Obama sera encore l'un des grands thèmes des élections au Congrès. Mais ce sera tout aussi vrai pour la pauvreté et la lente convalescence de l'économie après la récession subie de 2007 à 2009. Paul Ryan, président de la commission du budget de la Chambre, et peut-être futur prétendant républicain à la présidentielle de 2016, affirme que le gouvernement n'a pas abouti à grand chose dans la lutte contre la pauvreté ces 50 dernières années en dépit des sommes énormes investies. Barack Obama et Paul Ryan divergent sur le rôle de l'Etat dans ce domaine mais ils sont tous deux favorable à l'Earned Income Tax Credit (EITC), un dispositif anti-pauvreté destiné à encourager les plus bas salaires à continuer à travailler. EXTENSION DE L'EITC Le budget d'Obama propose d'étendre le régime pour y englober 13,5 millions d'Américains sans enfant. Le programme serait en outre ouvert aux travailleurs les plus jeunes qui pour l'instant n'y ont pas droit. "L'EITC pour les familles avec enfant(s) permet à des millions de personnes d'échapper à la pauvreté chaque année et vient en aide à la moitié à peu près des parents à un moment ou à un autre de leur existence", écrit le président dans un préambule au budget. "Mais comme beaucoup de responsables, qu'ils soient progressistes ou conservateurs, l'ont remarqué, l'EITC n'est pas d'un grand secours pour les travailleurs célibataires sans enfant". L'extension du programme, qui coûterait 60 milliards de dollars, serait financée en supprimant quelques possibilités de niches fiscales touchant en particulier à la taxation des revenus des fonds de capital investissement. Barack Obama a renoncé à une proposition visant à changer la méthode de calcul de l'inflation pour la Sécurité sociale et d'autres prestations sociales qui aurait pu aboutir à une baisse des revenus des personnes âgées. Cette proposition, qui déplaisait fort aux démocrates, était destinée à prouver aux républicains qu'Obama n'avait de leçon à recevoir de personne lorsqu'il s'agissait de réduire le déficit budgétaire. Des responsables de la Maison Blanche ont dit que le président y avait renoncé dans la mesure où les républicains avaient refusé de faire eux-mêmes des concessions. Globalement, le projet de budget de 2015 prévoit pour l'instant 3.900 milliards de dollars de dépenses, débouchant sur un déficit de 564 milliards, soit 3,1% du PIB. Le déficit de l'exercice 2014 est prévu à 649 milliards de dollars, soit 3,7% du PIB. (Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten)