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Banques et assureurs s'engagent à nouveau pour le climat

PARIS (Reuters) - En amont du sommet international sur le climat qui se tient mardi à Paris, les banquiers et les assureurs ont pris de nouveaux engagements vis-à-vis des pouvoir publics en faveur des investissements dans les énergies renouvelables et la transition énergétique.

En 2015, lors de la conférence des Nations unies sur le climat (COP21) à Paris, plusieurs grandes entreprises françaises s'étaient engagées pour lutter contre le réchauffement climatique à investir 170 milliards d'euros dans les énergies renouvelables et les technologies faiblement consommatrices de charbon.

Cette année, le gouvernement veut mettre le monde de la finance aux avant-postes pour orienter plus de flux financiers vers des investissements et des financements compatibles avec la lutte contre le déréglement climatique.

"A partir de la crise financière de 2008 jusqu'à la COP21, la mobilisation de la place de Paris (en faveur de la finance "verte", NDLR) n'a cessé de s'amplifier", a déclaré mercredi à la presse Gérard Mestrallet, le président de Paris Europlace.

"Nous voulons rendre visible la mobilisation de la place pour la finance verte."

Par ailleurs, plus d'une vingtaine d'établissements financiers, sociétés d’investissement, gestionnaires d’actifs et assureurs, ont signé vendredi une déclaration pour inciter les entreprises à intégrer une notation ESG (environnement, social et gouvernance) dans leur communication, en plus de la notation financière.

Voici des exemples de nouveaux engagements pris par les banques et compagnies d'assurance :

Crédit agricole SA :

* La banque a annoncé mercredi avoir porté à 100 milliards d'euros le montant des financements arrangés destinés à la transition énergétique d'ici 2020, soit 40 milliards d'euros supplémentaires par rapport à l'engagement pris lors de la COP21 (60 milliards d'euros). A fin juin 2017, 49 milliards d'euros de financements verts ont été réalisés.

* La banque a également décidé de ne plus financer les projets d'extraction de sables bitumineux ainsi que l'exploitation du pétrole issu de l'Arctique, qu'il soit onshore ou offshore. Certains gaz ou pétroles de schiste sont aussi exclus. L'établissement bancaire ne financera plus non plus les projets d'infrastructures liés à ces activités.

Société générale :

* La banque a annoncé vendredi qu'elle s'était fixé comme objectif de contribuer à lever 100 milliards d'euros pour le financement de la transition énergétique entre 2016 et 2020. Une contribution d'environ 15 milliards d'euros sera ainsi apportée sous la forme de conseil et de financement. Elle s'engage aussi à diriger ou codiriger des émissions d'obligations vertes pour les 85 milliards d'euros restants.

* Le groupe s'engage en outre à cesser le financement des activités de production de pétrole issu de sables bitumineux ainsi que la production de pétrole en Arctique.

CNP Assurances :

* L'assureur entend consacrer d’ici 2021 cinq milliards d'euros à de nouveaux investissements en faveur de la transition énergétique et écologique, incluant notamment les infrastructures 'vertes', les obligations vertes (green bonds), l'immobilier à haute performance énergétique et les forêts.

* D'ici fin 2018, le groupe veut aligner la gestion des actions qu'il détient en direct sur des indicateurs qui intègrent les enjeux de transition énergétique et écologique.

(Matthieu Protard, édité par Dominique Rodriguez)