La Banque d’Angleterre lance un plan massif de sauvetage de la livre

À situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles. Pour enrayer la chute vertigineuse de la livre sterling, la Banque d’Angleterre a “pris des mesures d’urgence mercredi [28 septembre] pour éviter l’effondrement du système des retraites au Royaume-Uni, en lançant un programme d’achat d’obligations de 65 milliards de livres sterling” (72,8 milliards d’euros), rapporte le Financial Times.

Objectif : “Endiguer la crise de la dette publique sur les marchés”, explique le quotidien économique britannique. Depuis que le chancelier de l’Échiquier, Kwasi Kwarteng, a présenté le “minibudget” du gouvernement conservateur de Liz Truss au Parlement, vendredi 23 septembre, la livre a plongé à des niveaux inédits depuis les années noires de Margaret Thatcher.

Même le Fonds monétaire international (FMI) “a porté un coup embarrassant au gouvernement britannique” en critiquant vertement, mercredi 28 septembre, son plan de relance, disant “s’inquiéter de l’effet des réductions d’impôts sur les inégalités dans le pays”, explique le média économique en ligne Quartz.

Une politique “incroyablement incohérente”

Pour Mohamed El-Erian, ex-directeur adjoint du FMI, la politique britannique est “incroyablement incohérente”, rapporte la BBC, “le gouvernement et la Banque d’Angleterre travaillant à contre-courant”, alors que partout dans le monde les banques centrales tentent de lutter contre l’inflation.

Le gouvernement a en effet annoncé un plan de relance économique de 45 milliards de livres (50 milliards d’euros) de réductions d’impôts à destination des plus aisés, qui l’oblige à s’endetter massivement, “en vendant des obligations à des investisseurs tels que des fonds de pension et des grandes banques sur les marchés internationaux”.

Lesdits fonds de pension n’ont guère apprécié le plan controversé de Liz Truss. La livre a atteint son plus bas niveau lundi. La défiance des marchés a également “entraîné la division par deux de la valeur” de certaines obligations d’État, rappelle le média public britannique. D’où la décision de la banque centrale britannique d’“acheter des obligations à un ‘rythme urgent’” pour faire face, dit-elle, à “un risque important pour la stabilité financière du Royaume-Uni”.

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