A Bangui, «je veux aller au Tchad, où ils acceptent les musulmans»

Pris pour cible par les milices chrétiennes, les membres de la communauté restent cantonnés dans le quartier PK5, dernier endroit où ils sont en sécurité.

Il sait qu’il peut être tué sur le chemin du travail. Sakine Tokis Anour n’a pourtant rien changé à ses habitudes, même s’il en mesure les risques. Il est le délégué général du marché central de Bangui. Sakine Tokis Anour est musulman, il représente donc une cible. Le trajet qu’il doit effectuer quotidiennement n’excède pas 10 km : 5 entre le PK5 - le plus grand quartier musulman de la capitale centrafricaine - et le centre-ville, où se trouve le marché, vaste zone labyrinthique recouverte de tôle ondulée. Puis 5 autres au retour. «J’ai peur de l’agression tous les jours. Mais je suis responsable de ce marché, je dois m’y rendre», explique-t-il, fataliste. Il s’est habitué aux menaces régulières par téléphone et aux prises à partie. «J’essaie d’ouvrir le dialogue avec les gens», explique-t-il. Au marché, il est chez lui, connu et apprécié, mais il sait que ça ne suffit plus. Les commerçants chrétiens qui travaillent à ses côtés le respectent encore. Mais les autres ? La semaine dernière, des boutiques qui appartenaient à des musulmans ont été pillées par des jeunes du quartier. «Aujourd’hui, il ne reste que deux ou trois commerçants musulmans. Ils étaient plusieurs centaines avant, se désole-t-il, plus inquiet que jamais. J’ai appris samedi matin que la maison de mon voisin avait été brûlée. Un jour, ce sera mon tour et ce sera la fin du monde pour ma famille et moi. J’attends mon tour.»

Exactions. Ce fatalisme s’explique par la banalisation à Bangui d’assassinats systématiques de civils musulmans par des membres de milices chrétiennes, les anti-balaka, ou par d’autres civils, bien souvent de jeunes délinquants. Les habitants du PK5 ne sortent donc plus de leur quartier. «Nous sommes cantonnés ici», raconte le jeune Idriss. Il aimerait se rendre en ville pour récupérer son attestation de réussite au baccalauréat, (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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