Banderole sexiste à l'université de Tours: une enquête pénale ouverte, les subventions d'une association étudiante coupées

Une enquête pénale a été ouverte et confiée à la Direction interdépartementale de la police nationale (DIPN) de Tours, après le déploiement le 17 septembre d'une banderole sexiste lors d'une soirée d'étudiants en médecine de l'université de la ville, a annoncé la procureure mardi 1er octobre.

"J'ai ouvert une enquête pénale sur ces faits confiée à Direction interdépartementale de la police nationale de Tours", écrit la procureure de Tours Catherine Sorita-Minard sur son compte X.

L'université de Tours réagit dans la foulée via un communiqué. Elle indique avoir été informée du déploiement de la banderole le 17 septembre et rappelle avoir adressé un "signalement" auprès de la procureure de Tours, qui a ensuite permis l'ouverture d'une enquête.

La faculté rappelle qu'elle "condamne fermement ces actes choquants et inacceptables, punis par la loi et indignes des valeurs qu'elle porte".

Une banderole montrant une femme nue

La banderole en question, dont France Bleu Lorraine avait fait une capture d'écran sur les réseaux sociaux, montrait une femme nue dans un verre à cocktail avec la mention "GHBites" en référence au GHB, cette drogue de synthèse surnommée la "drogue du violeur".

L'université avait "condamné avec la plus grande fermeté" cette banderole et avait confirmé auprès de BFMTV.com avoir adressé un "signalement" auprès de la procureure de Tours.

Des étudiants divisés

La banderole divise les étudiants de l'université interrogés par BFMTV. "C'est que de la blague, il n'y a pas d'apologie du viol ou quoi que ce soit", assure l'un, qui préfère témoigner de façon anonyme à notre micro.

"Ça m'a choquée", reconnaît cependant une autre, prénommée Aurélia.

Pour elle, la banderole donne l'impression que "la femme, on fait ce qu'on veut d'elle qu'elle soit consciente, pas consciente, on s'en fiche".

La Fédération étudiante de l'université de Tours condamne de son côté ce type d'actions. "Venant d'étudiants en médecine qui plus tard seront les professionnels de santé qui vont nous soigner et peut-être nous prendrons en charge suite à des traumatismes, c'est quand même assez alarmant", s'inquiète auprès de BFMTV l'une de ses membres, Justine Bretagnolles.

D'autres alertes pour "bizutage" et "agressions sexuelles"

L'université de Tours indique par ailleurs dans son communiqué daté du 1er octobre avoir "reçu d'autres alertes concernant des actes de bizutage et des agressions sexuelles commises lors de soirées étudiantes en médecine".

La faculté indique avoir également "signalé" ces faits à la procureure et avoir "saisi les autorités compétentes" en vue de l'ouverture d'une enquête administrative.

Le président de l'université a adressé un mail aux étudiants en médecine, que BFMTV a pu se procurer. Il y évoque le week-end d'intégration à venir, ces séjours organisés en début d'année par les étudiants pour faire connaissance.

Alors qu'il est prévu à la fin du mois d'octobre, le président recommande aux étudiants de ne pas s'y rendre estimant que "les conditions ne sont pas réunies pour qu'un tel événement puisse se dérouler dans un calme serein".

Les subventions d'une association coupées

L'université indique avoir pris des "mesures conservatoires" dans l'attente des conclusions de l'enquête pénale. "Il a été décidé de surseoir à la labellisation, par l'université, de l'Association des Carabins de Tours (ACT). En conséquence, l'université n'examinera pas les nouvelles demandes de subvention de l'ACT", indique l'administration.

Elle promet par ailleurs d'approfondir sa politique de lutte contre les violences sexistes et sexuelles "en associant prévention, prise en charge et sanctions".

Article original publié sur BFMTV.com