Le "ballon espion chinois", nouvelle pomme de discorde sino-américaine

La crise diplomatique provoquée par l’irruption dans le ciel américain d’un “ballon espion chinois” constitue un obstacle supplémentaire au réchauffement nécessaire des relations entre Washington et Pékin, déplore la presse internationale.

Pour Pékin, c’est un simple ballon “utilisé à des fins de recherches, principalement météorologiques”, ayant dévié de sa trajectoire. Pour Washington, c’est un “engin espion” constituant “une violation claire de la souveraineté des États-Unis” – un affront suffisant pour que la Maison-Blanche décide vendredi d’annuler le voyage à Pékin du secrétaire d’État Antony Blinken, quelques heures à peine avant son départ.

La décision américaine “souligne les difficultés considérables” rencontrées par Pékin et Washington “pour trouver des domaines de coopération constructive, même si les deux capitales ont réitéré vendredi leur engagement à reprendre le dialogue à une date ultérieure”, observe The Wall Street Journal.

L’irruption cette semaine du ballon chinois dans le ciel du Montana – un État abritant notamment des silos de missiles nucléaires –, après avoir dérivé dans l’espace aérien canadien, suscite encore de nombreuses questions. Mais la version du ballon à visée “scientifique”, défendue par Pékin, ne convainc guère.

“Paroles sincères ? Évidemment, non. Mais dictées par l’ampleur du scandale diplomatique naissant”, estime ainsi Le Soir. Pour l’expert militaire Luis Eduardo Pacheco, interrogé par le quotidien bruxellois, Pékin a voulu “tâter les défenses américaines” et “tester la vigueur de la réaction” de Washington.

Foreign Policy se montre plus mesuré, jugeant “étrange que Pékin puisse se livrer à une telle provocation juste avant un voyage diplomatique américain décisif, alors même que la Chine s’est efforcée de rétablir les relations avec les États-Unis après la pandémie”. Le magazine américain penche donc pour une “simple erreur” et n’exclut pas que “le ballon n’ait jamais été destiné à entrer sur le territoire américain”.

“Regrets”

Ce serait cohérent avec les rares “regrets” exprimés vendredi par les autorités chinoises, remarque la BBC : “L’expression de regrets suggère que Pékin ne voulait pas que l’incident gâche la visite du secrétaire d’État – la première du genre en cinq ans. Mais le mal était fait”.

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