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"En balade avec Michel Onfray", la chronique de Bernard Pivot

Philosophe, historien de la philosophie, ­enseignant, pamphlétaire, débatteur à la radio et à la télévision, Michel Onfray est aussi un écrivain, je veux dire qu'il est capable de publier des textes qui relèvent tout simplement de la littérature. Son activisme idéologique et médiatique, l'abondance de ses ouvrages spécialisés masquent son talent bien réel à dire les choses de la vie avec réalisme et poésie. Ainsi ce merveilleux petit livre Le Chemin de la Garenne dans lequel il raconte son enfance dans un village normand.

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Le village s'appelle Chambois. Il est situé à la frontière du pays d'Auge et de la plaine d'Argentan. Michel Onfray déroule ses souvenirs le long d'un chemin qui fait une boucle et qui doit son nom à une garenne où les fraises étaient plus abondantes que les lapins, en vérité un petit bois – dans sa mémoire une jungle!  où, l'été, les enfants se réunissaient pour jouer. Ou pour se battre contre ceux de Fel, la commune voisine, la Rouge, Chambois étant la Conservatrice.

La nostalgie bute sur les rivières

Michel Onfray longe les champs et le château où son père était ­ouvrier agricole, sa mère femme de ménage, tous les deux employés par "monsieur Paul", qui possédait une ferme de 500 hectares et une fromagerie. Ce père, si admiré, si capital dans la formation du noyau dur des convictions du futur philosophe et citoyen, a contribué à polluer la rivière Dives en répandant des engrais sur les terres de son patron. Du pont...


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