Baisse des températures : faut-il craindre un rebond du Covid ?

Un 21 février à Paris.

Le refroidissement des températures à l'automne s'accompagne d'une vie davantage en intérieur, plus propice à la transmission du virus.

Ça ne surprendra personne, avec l'arrivée de l'automne le 22 septembre les températures commencent à baisser et le mauvais temps arrive. Un refroidissement des températures qui pousse chacun d'entre nous à vivre davantage en intérieur : moins de pique-nique, moins de terrasses et davantage de vie dans des lieux clos.

L'an dernier, l'arrivée "des mauvais jours" avait entraîné la deuxième vague de contaminations et un nouveau confinement. Mais cette année, 50 millions de Français ont reçu au moins une dose de vaccin, de quoi changer la donne. Suffisamment pour éviter une fin d'année difficile ?

"La situation ne sera pas dramatique si les règles sont maintenues"

"On va assister à une hausse de la circulation du virus avec la baisse des températures, c'est logique puisqu'entre le retour au bureau, la rentrée scolaire, et le retour de la vie en intérieur, les situations favorables aux contaminations se multiplient. Mais si l'on reste dans la configuration actuelle avec les mesures en vigueur, la situation ne sera pas dramatique", pose d'emblée le docteur Michaël Rochoy, chercheur en épidémiologie.

Pour faire ce constat rassurant, le médecin se repose sur la quatrième vague que la France finit d'affronter, et sur la décorrélation entre le nombre de cas et le nombre d'hospitalisations, preuve de l'efficacité du vaccin.

"8 millions de personnes éligibles non-vaccinés"

Si plus de 50 millions de Français ont reçu au moins une dose de vaccin, soit plus de 86% des 12 ans et plus, du public éligible, "il reste 8 millions de non-vaccinés de 12 ans et plus dans le pays, sans parler des 9,4 millions de moins de 12 ans. Ce sont autant de réservoirs pour la circulation du virus. Ces non-vaccinés sont 8 fois plus à risque d’hospitalisation et 13 fois plus à risque d’admission en réanimation que les vaccinés ", alerte de son côté l'épidémiologiste Catherine Hill.

Depuis plusieurs semaines, le nombre de nouveaux cas de Covid-19 ne cesse de diminuer dans l'Hexagone, pour atteindre un peu plus de 7 000 cas par jour en moyenne, confirmant l'embellie sanitaire. Mais attention, "les indicateurs sont à mi-chemin entre le pic et le creux de la vague. Avec près de 100 entrées par jour en réanimation, on est à un niveau quatre fois plus élevé que le creux de la vague du début d'été. Ce n'est pas le moment d'assouplir les règles", poursuit l'épidémiologiste.

Pourtant, cette embellie conjuguée à la vaccination de plus de 50 millions de Français pourrait inciter le gouvernement à un assouplissement du pass sanitaire.

"Ce n'est pas le moment d'alléger les mesures"

"Lorsque vous êtes dans une période de décroissance d'une vague épidémique, que le virus circule moins, nous respectons ce principe de proportionnalité et de territorialisation des mesures, c’est-à-dire que nous devons être capables de dire 'cette mesure-là n'est plus indispensable dans ce territoire à ce moment-là'. C'est notre philosophie depuis le début", a expliqué Olivier Véran sur BFMTV. Le sujet d'un possible allègement du pass sanitaire devrait être sur la table du Conseil de défense prévu mercredi.

Une idée pas opportune, pour Catherine Hill. "Le virus circule encore de manière importante. Alléger les mesures alors qu'on arrive à une période de l'année où on va passer davantage de temps en intérieur, donc avec plus de risque de contamination, ce n'est clairement pas une bonne idée. D'autant que si un département lève le pass sanitaire, tous les non-vaccinés des départements voisins vont venir pour profiter des restaurants, cinémas, dont ils sont exclus et vont potentiellement contaminer les autres", alerte l'épidémiologiste.

Dans l'Oise, le masque n'est plus obligatoire

Moins alarmiste, le docteur Rochoy comprend l'idée de vouloir lever le pass sanitaire lorsque la situation s'améliore comme aujourd'hui. Mais à certaines conditions. "Si on veut lever le pass sanitaire, alors il faut fixer un seuil basé sur plusieurs critères à partir duquel on le remet en place, et il faut maintenir des règles pour limiter la circulation du virus dans la population, comme éviter le brassage des classes à l'école et maintenir le port du masque dans les lieux clos", explique le chercheur en épidémiologie.

Depuis aujourd'hui dans l'Oise, le port du masque n'est plus obligatoire dans les lieux soumis au pass sanitaire, sauf si l'organisateur ou l'exploitant le décide.

Ce contenu peut également vous intéresser :