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Baisse en vue à Wall Street, l'Europe plombée par les PMI

par Laetitia Volga

PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en baisse et les Bourses européennes sont dans le rouge vendredi à mi-séance en raison des craintes pour la croissance mondiale après des indicateurs décevants en zone euro, un facteur qui relègue au second plan la perspective d'un report de la date du Brexit.

Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en repli de 0,5% à 0,7%.

À Paris, le CAC 40 perd 1,37% à 5.304,96 points à 12h40 GMT, sa plus forte baisse depuis le 7 février. À Francfort, le Dax cède 0,95% et à Londres, le FTSE abandonne 1,43%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 recule de 0,75%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 1,23% et le Stoxx 600 de 0,82%.

Après une ouverture en hausse, les indices de la zone euro ont basculé en territoire négatif après l'annonce d'une nouvelle contraction de l'activité dans le secteur privé en mars en Allemagne comme en France; l'indice PMI "flash" manufacturier pour la zone euro, à 47,6, est tombé au plus bas depuis avril 2013.

Ces statistiques témoignent d'une détérioration de l'économie européenne et aggravent les craintes sur l'impact des tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine, en particulier sur l'Allemagne, première puissance économique du continent.

Ce tableau pessimiste sur la conjoncture occulte la dernière actualité majeure sur le Brexit: les vingt-sept chefs d’Etat et de gouvernement hors Royaume-Uni ont reporté jeudi la date du Brexit du 29 mars au 22 mai - si la Chambre des communes ratifie l’accord de retrait la semaine prochaine – et au 12 avril dans le cas contraire.

Les entreprises doivent accélérer leurs préparatifs pour pouvoir faire face à un éventuel Brexit sans accord, a déclaré vendredi Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne (BCE), aux chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne, selon une source de l'UE.

LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET

Dans les échanges avant-Bourse à Wall Street, l'action Nike recule de 4,3% après la publication par le géant des articles de sport de ses résultats trimestriels marqué par des ventes en Amérique du Nord inférieurs aux consensus.

VALEURS EN EUROPE

Les signes de ralentissement de l'activité en Europe pénalisent la majorité des grands secteurs de la cote, avec un repli de 1,05% pour l'indice Stoxx européen de la chimie, de 1,32% pour celui de l'industrie ou de 1,25% pour celui de l'automobile.

Le compartiment bancaire (-1,43%) est en outre pénalisé par la baisse des rendements obligataires.

A Paris, Société générale, BNP Paribas et Crédit Agricole perdent entre 2,2% et 2,5%.

La plus forte baisse du Stoxx 600 revient à Nokia qui chute de 6,3% à la Bourse d'Helsinki après avoir annoncé enquêter sur des transactions réalisées par l'ancien groupe français Alcatel-Lucent, qu'il a racheté en 2016, concernant d'éventuels problèmes de conformité qu'il a signalés aux autorités américaines.

TAUX Le rendement du Bund allemand à dix ans perd plus de quatre points de base passant pour la première fois depuis le 24 octobre 2016 en territoire négatif, à -0,004% après un plus bas à -0,013%, en réaction aux PMI européens.

La baisse ne concerne pas uniquement les emprunts d'Etat allemand: le rendement des OAT à dix françaises cède près de cinq points à 0,356% et celui des Treasuries américains de même échéance recule de près de six points à 2,482%, son plus bas niveau depuis janvier 2018.

CHANGES Sur le marché des changes, l'euro cède plus de 0,6% face au dollar à 1,1298, proche d'un plus bas d'une semaine.

Le dollar progresse, lui, de 0,18% face à un panier de devises internationales. La livre sterling prend 0,3% face au dollar et plus de 1% face à l'euro, soulagé par l'éloignement d'un Brexit dur le 29 mars.

PÉTROLE

Les craintes sur la croissance mondiale pénalisent les cours du brut qui s'éloignent de leur plus haut de l'année touché la veille.

Le Brent perd plus de 1% à 67 dollars le baril, contre un pic à 68,69 dollars jeudi, et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) tombe sous les 60 dollars après un plus haut à 60,39 dollars jeudi.

(Édité par Marc Angrand)