Bafoué pendant le Covid-19, le droit de visite en Ehpad réaffirmé dans un rapport
L'impossibilité de dire adieu à ses proches pendant le Covid avait créé un traumatisme chez de nombreuses familles : un rapport à paraître mardi 14 novembre 2023 appelle à inscrire dans la loi le droit de visite dans les Ehpad pour éviter que cette situation "inhumaine" ne se reproduise.
En mars 2020, l'épidémie de coronavirus conduit l'exécutif à prendre des mesures de confinement inédites à l'égard de la population dans l'espoir d'endiguer la propagation du virus et d'en limiter ses impacts notamment sur les populations les plus fragiles.
Les Ehpad sont confinés, les visites interdites, l'isolement en chambre sur incitation du ministère de la Santé se généralise. Des familles se voient refuser l'accès à leurs proches en fin de vie ou, quand l'interdiction est levée, ne peuvent les voir que de loin, à travers des vitres en plexiglas.
Les conséquences pour les résidents et leurs proches ont été "immenses", relève auprès de l'AFP Laurent Frémont, l'un des co-auteurs du rapport "Liens entravés, adieux interdits" commandé par l'exécutif et qui doit être remis aux ministres Aurore Bergé (Solidarités) Agnès Firmin Le Bodo (Professions de santé).
Chez les résidents, "on a pu observer un sentiment d'abandon, un repli sur soi, un refus de s'alimenter, et le 'syndrome de glissement'", un état de détresse psychologique amplifié par l'isolement pouvant être fatal, développe le juriste et fondateur du collectif "Tenir ta main", qui défend le droit de veiller sur ses proches hospitalisés.
Pour les familles, "on a relevé des deuils traumatiques, des stress post-traumatiques, un sentiment très fort de culpabilité et d’abandon quand les adieux n’ont pas pu être faits". Au total, une quinzaine de mesures sont mises en avant, dont celle portant sur l'instauration d'un "droit absolu de recevoir" pour le résident.
Une mesure d'autant plus urgente "qu'on constate encore aujourd'hui des re[...]