«Bachar al-Assad, par sa violence et son impunité, signifie aux Syriens que rien ne les sauvera de son pouvoir absolu»

Une affiche représentant Hafez et Bachar al-Assad, dans un bâtiment de la police soufflé par une explosion à Damas, en 2012.

Qui est ce dictateur, qu’est-ce qui le motive ? N’est-il que l’héritier de son père ? Trois spécialistes de la Syrie, Farouk Mardam-Bey, Subhi Hadidi et Ziad Majed, se sont penchés sur son cas. Ils examinent aussi bien son entourage familial que ses réseaux.

Trois spécialistes de la Syrie se sont glissés Dans la Tête de Bachar al-Assad, le temps d’un livre, publié par Actes Sud la semaine dernière. Deux sont syriens, l’éditeur Farouk Mardam-Bey et l’écrivain Subhi Hadidi, et l’autre est libanais, le politiste Ziad Majed. S’immiscer dans la tête du despote leur a permis de raconter à la première personne, et de façon presque intime, l’exercice d’un pouvoir absolu accompagné d’une violence extrême. Les trois auteurs décrivent aussi un contexte familial : Bachar n’était pas l’héritier désigné par son père Hafez al-Assad. Il évoluera entre continuité et rupture par rapport à l’héritage paternel.

Bachar al-Assad n’est-il que l’héritier de son père, Hafez al-Assad ?

Le système de Bachar est le même que celui dont il a hérité. Il y a une continuité certaine entre les deux hommes. Mais en arrivant au pouvoir en l’an 2000, Bachar a éprouvé le besoin de se présenter sous des traits différents de ceux de son père. Parce que le costume était trop grand pour un novice en politique, il voulait au moins changer de tonalité, d’apparence. Il arrivait de Londres où il était ophtalmologue. Ce n’était pas l’héritier qu’avait choisi son père. Normalement, il était prévu que Basel al-Assad lui succède. C’est lui qui avait été préparé pour l’exercice du pouvoir. Il était passé par l’armée comme Hafez. Mais il est mort dans un accident de voiture. Donc Hafez al-Assad a rappelé Bachar qui était à Londres. Cette succession improvisée a laissé des traces profondes dans son mode de gouvernance. Dès le début, il a insisté sur le fait qu’il n’était pas au pouvoir par la seule volonté de son père mais que c’était son destin, et la volonté du peuple syrien. Il parle de son prédécesseur comme du (...)

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