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Bachar al Assad est "la seule solution viable", dit Le Pen

Le président syrien Bachar al Assad est "la seule solution viable" pour empêcher l'Etat islamique de prendre le pouvoir en Syrie, a déclaré lundi Marine Le Pen après un entretien de plus d'une heure avec le Premier ministre libanais Saad Hariri à Beyrouth. /Photo prise le 20 février 2017/UTERS/Aziz Taher

par Simon Carraud BEYROUTH (Reuters) - Le président syrien Bachar al Assad est "la seule solution viable" pour empêcher l'Etat islamique de prendre le pouvoir en Syrie, a déclaré lundi Marine Le Pen au Liban, où elle effectue une visite destinée à soigner sa crédibilité internationale. La candidate du Front national (FN) à la présidentielle française a profité d'entretiens successifs avec le président du pays, le Premier ministre et le ministre des Affaires étrangères pour développer sa vision de la politique au Moyen-Orient, elle qui a rarement droit à ces égards à l'étranger. "J'ai clairement exprimé que, dans le cadre de la politique du moindre mal, qui est une politique réaliste, il m'apparaissait que Bachar al Assad était évidemment aujourd'hui une solution bien plus rassurante pour la France que l'Etat islamique", a-t-elle notamment déclaré après une rencontre de plus d'une heure avec le Premier ministre, Saad Hariri. "J'ai exprimé à M. le Premier ministre l'analyse qui était la mienne (...) à savoir que, en l'état, il m'apparaissait n'y avoir aucune solution viable et plausible en dehors de ce choix binaire qui est Bachar al Assad d'un côté et l'Etat islamique de l'autre", a ajouté Marine Le Pen. La question du soutien au régime de Damas est particulièrement sensible au Liban, un pays resté sous tutelle syrienne jusqu'en 2005 et toujours traversé par de multiples lignes de fracture, autant confessionnelles que géopolitiques. A l'issue de cet entretien au Grand Sérail, l'équivalent libanais de Matignon, Saad Hariri a publié un communiqué résonnant comme une mise en garde adressée à Marine Le Pen. "L'erreur la plus grave serait l'amalgame entre islam et musulmans d'une part et terrorisme d'autre part", a-t-il dit à la candidate frontiste, selon ce communiqué. PREMIÈRE POIGNÉE DE MAIN PRÉSIDENTIELLE "Les Libanais et les Arabes, comme la majorité du monde, considèrent que la France est la patrie des droits de l'Homme et de l'Etat républicain qui ne fait aucune distinction ethnique, religieuse ou de classe entre ses citoyens", toujours selon l'héritier de la famille Hariri. L'ancien général chrétien Michel Aoun, exilé en France dans les années 1990 et au début des années 2000, n'a en revanche fait aucun commentaire après son rendez-vous avec la présidente du parti d'extrême droite. Il a cependant offert à Marine Le Pen, dont toute la stratégie consiste à se donner l'image d'une présidente en puissance, sa première poignée de main publique avec un chef d'Etat en exercice. Jusqu'à présent, elle avait rencontré notamment le Premier ministre égyptien, en 2015, ou plus récemment le ministre polonais des Affaires étrangères, mais jamais un président au pouvoir dans son pays. "J'ai évoqué évidemment avec le président également l'inquiétude fondamentale qui est celle du développement du fondamentalisme islamiste et des moyens de pouvoir lutter contre lui", a déclaré l'eurodéputée à la suite de ce rendez-vous, qui a duré environ trente minutes. Outre le sort de Bachar al Asssad et la question de l'islamisme, Marine Le Pen a soulevé au cours de la journée une autre question qui trouve un écho dans les thématiques traditionnelles du FN, celle des chrétiens d'Orient. "J'ai rappelé quelque chose qui me paraît important, c'est que pour moi la protection des chrétiens, ça consiste à faire en sorte que les chrétiens puissent rester sur leurs terres", a-t-elle dit après une rencontre avec le chef de la diplomatie libanaise, Gebran Bassil. Marine Le Pen doit poursuivre sa visite de 48 heures mardi avec des rendez-vous avec les autorités religieuses et une conférence de presse finale. (Edité par Yves Clarisse)