Baccalauréat : Pap Ndiaye accorde aux lycéens des « séances de révisions »
La décision de banaliser des temps pour les révisions, annoncée à moins d’une semaine de la première épreuve de spécialité, en a irrité plus d’un chez les syndicats enseignants et parmi les politiques.
ÉDUCATION NATIONALE - Alors que les premières épreuves du baccalauréat 2023 se tiendront en début de semaine prochaine, si elles ne sont pas perturbées par l’appel à la grève de syndicats enseignants contre la réforme des retraites, Pap Ndiaye annonce ce mardi 14 mars que les lycéens de terminale pourront réviser vendredi et samedi au lieu d’aller en classe.
« Par souci d’égalité entre les candidats, j’ai décidé que dans tous les lycées, la journée du vendredi et selon les situations locales celle du samedi, devront être consacrées pour les élèves de terminale aux révisions des épreuves des enseignements de spécialité », détaille le ministre de l’Éducation nationale dans un tweet et un communiqué répondant à une demande des élus du conseil national de la vie lycéenne.
« Embarrassant amateurisme »
Une organisation décidée dans l’urgence et qui prendra la forme « de séances de révisions ou de temps libéré », précise-t-il.
Par souci d’égalité entre les candidats, j’ai demandé à ce que dans tous les lycées, les journées du vendredi ou du… https://t.co/tgtgCB3iQk
— Pap Ndiaye (@PapNdiaye) Voir le tweet
Cette décision, prise à moins d’une semaine de la date de la première épreuve, a pourtant irrité certains élus et syndicats enseignants sur les réseaux sociaux. « L’anticipation toujours et encore, le mépris pour les élèves et les personnels… On a l’habitude ! », a déploré le SNES-FSU de Seine-et-Marne sur Twitter, quand la branche de Créteil de la Fédération syndicale unitaire fustigeait un « embarrassant amateurisme ».
Le ministre banalise finalement une journée de révisions pour les terminales et l'annonce 3 jours avant. L'anticipa… https://t.co/9G2modWVz4
— SNES-FSU 77 (@SNES77) Voir le tweet
Une décision et une annonce à l'image du reste de la réforme du lycée... c'est embarrassant d'amateurisme !… https://t.co/3dGDGLzj1y
— SUI-FSU, Créteil (@SUIFSU_CRETEIL) Voir le tweet
« Ah ?! C’est maintenant que vous vous rendez compte que casser le caractère national du baccalauréat crée des soucis d’égalité entre élèves ? », a lui ironiquement interpellé le collectif des Stylos Rouges.
@PapNdiaye Ah ?! C'est maintenant que vous vous rendez compte que casser le caractère national du baccalauréat crée… https://t.co/jCP6jH70Mb
— Les Stylos Rouges (@stylos_les) Voir le tweet
De nombreux élèves de terminale sont absent-es des cours cette semaine. Cette décision tardive n'est qu'une rustine… https://t.co/pTdedgKgvg
— Groupe Histoire-Géo du SnesFSU (@HGSnesFSU) Voir le tweet
À moins d'une semaine des épreuves de spécialités, le Grand N'Importe Quoi continue ! Les instructions, même pas of… https://t.co/CiL7uwU9Lh
— SNALC Normandie (@SNALC_Normandie) Voir le tweet
« Il n’y a plus aucune égalité entre les candidats depuis que vous avez détruit le diplôme national du baccalauréat », a abondé le député LFI Paul Vannier. Entre autres critiques, nombreuses, comme vous pouvez le voir ci-dessous.
Tartuffe. Il n’y a plus aucune égalité entre les candidats depuis que vous avez détruit le diplôme national du bac… https://t.co/OFcmJYTVdh
— Paul Vannier (@PaulVannierFI) Voir le tweet
Vous avez détruit l’école https://t.co/vhKpyh04hb
— Carlos Martens Bilongo (@BilongoCarlos) Voir le tweet
@PapNdiaye pense peut-être que les enseignants eux-aussi improvisent ! A force de ne jamais écouter les personnels… https://t.co/bMTuM7bWNY
— Claire Guéville (@VilleCG) Voir le tweet
Ce qui est bien, dans ce ministère, c'est l'anticipation... https://t.co/TWOCCEHBrD
— Jean-Rémi GIRARD (@SuisEnRetard) Voir le tweet
32 % de la note finale du bac
Les épreuves de spécialité, programmées les lundi 20, mardi 21 et mercredi 22 mars, et portant sur une partie resserrée du programme, ouvrent le baccalauréat 2023, le premier organisé dans une formule, qui se déploie pour la première fois dans son intégralité depuis la réforme de l’examen datant 2019.
Dans ce cadre, les deux spécialités de terminale retenues par chaque lycéen sont affectées d’un coefficient 16 et comptent pour 32 % de la note finale de leur bac. Le changement de calendrier, lui, avait été justifié à l’époque par le gouvernement « afin que les notes obtenues puissent être prises en compte dans les dossiers Parcoursup ».
« Cette réforme vise à prendre en compte la régularité du travail des élèves. À l’échelle du monde, les grands examens de la fin du secondaire se déroulent dans des conditions analogues », a encore défendu Pap Ndiaye ce mardi à l’Assemblée nationale, alors que le député RN Roger Chudeau avait fustigé l’organisation anticipée des épreuves de spécialité et dénoncé un « système arbitraire ».
Épreuves anticipées du #baccalauréat : "Cette réforme vise à prendre en compte la régularité du travail des élèves.… https://t.co/DJ7Rf8wl7S
— LCP (@LCP) Voir le tweet
"Le baccalauréat, réformé par votre prédécesseur, n'est plus qu'une caricature", déplore @ChudeauR qui fustige l'or… https://t.co/MFjd3h2qJK
— LCP (@LCP) Voir le tweet
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