Baccalauréat : Pap Ndiaye accorde aux lycéens des « séances de révisions »

Pap Ndiaye, ici à Jarnac (Charente), le 28 février 2023.
Pap Ndiaye, ici à Jarnac (Charente), le 28 février 2023.

La décision de banaliser des temps pour les révisions, annoncée à moins d’une semaine de la première épreuve de spécialité, en a irrité plus d’un chez les syndicats enseignants et parmi les politiques.

ÉDUCATION NATIONALE - Alors que les premières épreuves du baccalauréat 2023 se tiendront en début de semaine prochaine, si elles ne sont pas perturbées par l’appel à la grève de syndicats enseignants contre la réforme des retraites, Pap Ndiaye annonce ce mardi 14 mars que les lycéens de terminale pourront réviser vendredi et samedi au lieu d’aller en classe.

« Par souci d’égalité entre les candidats, j’ai décidé que dans tous les lycées, la journée du vendredi et selon les situations locales celle du samedi, devront être consacrées pour les élèves de terminale aux révisions des épreuves des enseignements de spécialité », détaille le ministre de l’Éducation nationale dans un tweet et un communiqué répondant à une demande des élus du conseil national de la vie lycéenne.

« Embarrassant amateurisme »

Une organisation décidée dans l’urgence et qui prendra la forme « de séances de révisions ou de temps libéré », précise-t-il.

Cette décision, prise à moins d’une semaine de la date de la première épreuve, a pourtant irrité certains élus et syndicats enseignants sur les réseaux sociaux. « L’anticipation toujours et encore, le mépris pour les élèves et les personnels… On a l’habitude ! », a déploré le SNES-FSU de Seine-et-Marne sur Twitter, quand la branche de Créteil de la Fédération syndicale unitaire fustigeait un « embarrassant amateurisme ».

« Ah ?! C’est maintenant que vous vous rendez compte que casser le caractère national du baccalauréat crée des soucis d’égalité entre élèves ? », a lui ironiquement interpellé le collectif des Stylos Rouges.

« Il n’y a plus aucune égalité entre les candidats depuis que vous avez détruit le diplôme national du baccalauréat », a abondé le député LFI Paul Vannier. Entre autres critiques, nombreuses, comme vous pouvez le voir ci-dessous.

32 % de la note finale du bac

Les épreuves de spécialité, programmées les lundi 20, mardi 21 et mercredi 22 mars, et portant sur une partie resserrée du programme, ouvrent le baccalauréat 2023, le premier organisé dans une formule, qui se déploie pour la première fois dans son intégralité depuis la réforme de l’examen datant 2019.

Dans ce cadre, les deux spécialités de terminale retenues par chaque lycéen sont affectées d’un coefficient 16 et comptent pour 32 % de la note finale de leur bac. Le changement de calendrier, lui, avait été justifié à l’époque par le gouvernement « afin que les notes obtenues puissent être prises en compte dans les dossiers Parcoursup ».

« Cette réforme vise à prendre en compte la régularité du travail des élèves. À l’échelle du monde, les grands examens de la fin du secondaire se déroulent dans des conditions analogues », a encore défendu Pap Ndiaye ce mardi à l’Assemblée nationale, alors que le député RN Roger Chudeau avait fustigé l’organisation anticipée des épreuves de spécialité et dénoncé un « système arbitraire ».

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