Pour « Babygirl », Nicole Kidman raconte avoir fait « comme un burn-out » sexuel et on comprend pourquoi

Nicole Kidman et Harris Dickinson sont à l’affiche de « Babygirl »
A24 Nicole Kidman et Harris Dickinson sont à l’affiche de « Babygirl »

CINÉMA - Trop, c’est trop. Nicole Kidman est la tête d’affiche de Babygirl, en salle ce mercredi 15 janvier. Le long-métrage de la réalisatrice néerlandaise Halina Reijn met en scène la comédienne dans un rôle (vraiment) très sensuel. Le tournage du film, dans lequel on retrouve également l’acteur britannique Harris Dickinson (Iron Claw), a éprouvé la star australienne de manière inédite. Et ça n’en valait pas forcément la peine.

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Dans Babygirl, Nicole Kidman incarne Romy, brillante cheffe d’entreprise quinquagénaire à la vie en apparence parfaite. Elle est mariée à Jacob, un séduisant metteur en scène campé par Antonio Banderas, et mère de deux adolescentes. Sa vie bien réglée déraille le jour où elle fait la rencontre de Samuel (Harris Dickinson), nouveau stagiaire de sa société, qu’elle doit encadrer.

Romy entame une liaison avec le jeune homme qui a la moitié de son âge, et à son contact, se libère. Elle ose, pour la première fois de sa vie, assumer et vivre son fantasme de domination qu’elle cache à son mari depuis toujours.

Overdose de sexe

Le film comporte ainsi, logiquement, de très nombreuses scènes de sexe et d’orgasmes. Avec Jacob (dans lesquelles Romy simule), des scènes de masturbation, et avec Samuel dans lesquelles elle laisse libre cours à ses pulsions et jouit « pour de vrai ». Nicole Kidman a donc dû au cours du tournage, jouer de multiples scènes intimes. Dans une interview avec le Sun en octobre, l’actrice qui a pourtant dans sa filmographie Eyes Wide Shut, a révélé en avoir fait « comme un burn-out ».

Harris Dickinson et Nicole Kidman sont amants dans « Babygirl »
Constantin Film / Niko Tavernise Harris Dickinson et Nicole Kidman sont amants dans « Babygirl »

« Il y a eu énormément de partage et de confiance, puis de la frustration (...) Je n’avais plus envie qu’on me touche », a raconté la comédienne, expliquant qu’elle avait parfois demandé à arrêter à cause de la fatigue physique et émotionnelle que ces scènes lui procuraient. « Il y a eu des moments pendant le tournage où je me disais : ’Je ne veux plus avoir d’orgasme. Ne t’approche pas de moi. Je déteste faire ça. Je m’en fiche de ne plus jamais être touchée de ma vie ’», a assuré l’actrice au tabloïd britannique.

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Le « burn-out sexuel » expérimenté par Nicole Kidman lui a offert une nomination aux Golden Globes et un prix de la meilleure actrice au gala du National Board of Review. Mais il n’est pas sans conséquence sur le spectateur. Lui aussi se retrouve, de fait, un peu débordé par ce trop-plein de scènes intimes. Des séquences par ailleurs souvent dépourvues d’une réelle tension érotique à laquelle le 7e art nous a habitués, contrairement par exemple au très réussi remake d’Emmanuelle sorti cet automne.

Un « thriller érotique » trop fade

Babygirl n’est résolument pas un film « sexy », contrairement à ce que la bande-annonce et la promotion du film laissaient pourtant entrevoir. C’est un parti pris, l’acte sexuel -pourtant très présent- n’est pas l’objet du film de la réalisatrice néerlandaise. La phase de séduction est d’ailleurs très (trop ?) fugace. Le long-métrage d’Halina Reijn est centré sur le désir de Romy, un désir opprimé dont elle a honte, mais qu’elle libère aux côtés de son jeune stagiaire.

La scène du verre de lait dans « Babygirl » avec Nicole Kidman
Constantin Film / Niko Tavernise La scène du verre de lait dans « Babygirl » avec Nicole Kidman

La cheffe d’entreprise est mue par le fantasme d’être dominée physiquement et psychologiquement, celui d’être sous l’emprise de l’autre. Ce que Samuel comprend immédiatement et s’emploie à mettre en place aussi bien que faire se peut, même s’il est, lui aussi, novice en la matière, en lui donnant des ordres et en la traitant dans l’intimité comme un animal de compagnie.

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Nicole Kidman et Harris Dickinson livrent chacun une performance d’acteur remarquable, dans la peau de Romy et Samuel, tous deux sadomasochistes débutants. Probablement beaucoup plus réaliste, plus périlleux, et en tout cas beaucoup plus déroutant que beaucoup d’autres films du genre, Babygirl ne plaira pas au plus grand nombre. Le film manque en effet malheureusement (et paradoxalement), d’un peu de piquant.

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