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Baby : faut-il regarder la série Netflix qui fait scandale en Italie ?

Disponible depuis deux semaines sur Netflix, la série italienne "Baby", inspirée d'un fait divers, fait scandale dans son pays d'origine et aux Etats-Unis. Vaut-elle le coup d’œil pour autant ?

Un groupe d'ados en quête d'identité et d'indépendance défient les codes sociaux sur fond d'amours interdites, de pressions familiales et de secrets partagés. Lasses de leur univers huppé qui n'est que paraître, Ludovica et Chiara entament une vie secrète qui n'obéit à aucune règle...

Disponible sur Netflix

 

Désormais, une pétition est lancée pour faire retirer Baby de Netflix. On peut y lire que l'organisation estime qu'elle "glamourise une histoire de passage à l'âge adulte où le milieu de la prostitution sert de catalyseur", rappelant au passage que l'histoire vraie a été vécue par des jeunes filles de 14 et 15 ans. "Alors qu’elle s’est retrouvée au cœur du mouvement #MeToo [ndlr : rapport aux accusations dont a fait l'objet le héros de House of Cards Kevin Spacey], Netflix apparaît complètement sourde à la réalité de l’exploitation sexuelle" selon Dawn Hawkins, la directrice du NCOSE. Elle poursuit : "Malgré le tollé suscité par les témoignages de victimes de trafic sexuel, les experts et les services sociaux, Netflix encourage le trafic sexuel en proposant Baby, et donne la priorité aux profits plutôt qu'aux victimes". 

Baby : le fait divers sordide derrière la série Netflix


Au-delà de la polémique, faut-il regarder Baby ? Si Netflix tente de surfer sur le succès de Gossip Girl sur sa plateforme ou sur celui d'Elite, la série espagnole qui a fait un petit buzz à l'automne dernier, elle n'en a pas le rythme ni l'effacité, tout juste une ambiance stylée entre lycée chic, ados aux hormones en ébullition et image léchée aux couleurs chaudes. Les filles sont belles, les garçons sont beaux, la musique est pop et lancinante, si bien que l'aspect glauque de l'histoire a trop souvent tendance à passer au second plan au point de donner effectivement l'impression que ce qui arrive à ces jeunes filles n'est pas si grave, que c'est presque une "expérience", un secret excitant qui rend leurs vies moins monotones. Elle se garde bien de porter un jugement, mais oublie d'en tirer une morale.

La série n'a semble-t-il pas grand chose de neuf non plus à raconter sur la lutte des classes et ses personnages, bien que convenablement interprétés, ne procurent qu'assez peu d'empathie. La courte durée de cette première saison -6 épisodes- est tant une qualité qu'un défaut : elle n'avait probablement pas besoin de plus d'épisodes pour raconter son histoire, mais elle n'a pas le temps de développer ses personnages comme ils le méritaient. Sur un sujet similaire, l'anglaise Three Girls est certes plus dure mais plus intense et poignante aussi... en seulement 3 épisodes !