Baby-boom dans un zoo de Colombie à la faveur du confinement

En Colombie, ce zoo a notamment vu naître des autruches. - Alexis Múnera
En Colombie, ce zoo a notamment vu naître des autruches. - Alexis Múnera

Le confinement a vidé les zoos colombiens de leurs visiteurs. Mais la pandémie de Covid-19 a eu un autre effet, inespéré: une hausse des naissances d'animaux, y compris exotiques, perçue comme un réconfort en ces temps de crise.

Deux suricates, deux autruches, deux buffles et un cerf à queue blanche sont ainsi nés dans ce parc depuis que le virus a été détecté pour la première fois en Colombie, le 6 mars.

"Face à la solitude due à l'absence de visiteurs (...) l'augmentation des reproductions nous apportent une grande joie", a déclaré Nestor Varela, directeur scientifique du Bioparc Ukumari.

Bien qu'il soit difficile de démontrer que ce "baby-boom" soit dû directement à l'absence de visiteurs, "il est vrai qu'il y a plus de saillies que les années précédentes", selon cet expert.

Moins de stress

Dans le deuxième pays le plus bio-diversifié du monde, après le Brésil, le parc Ukumari abrite des centaines d'animaux, qui vivent dans un environnement adapté à leur habitat naturel sur 44 hectares de forêt tropicale sèche.

Durant le confinement, instauré dans toute la Colombie le 25 mars, Nestor Varela a remarqué que les pensionnaires du zoo étaient "plus tranquilles": "le parc étant fermé, les animaux n'ont aucune interaction avec les visiteurs et ne sont donc soumis à aucun stress". Et si le zoo souffre de difficultés financières, il bénéficie paradoxalement de la pandémie avec cette "plus grande activité reproductive due à la diminution des contacts avec des visiteurs", souligne le scientifique.

Des naissances exceptionnelles

Ainsi, les autruches couvent rarement leurs oeufs en captivité et les embryons se développent en général dans des incubateurs. Les oiseaux ont pondu dans une zone très fréquentée en temps normal. Sans la présence gênante des humains, ils ont cette fois "décidé d'y couver leurs oeufs. Nous les avons laissé faire et, étant plus tranquilles, ils ont mené à bien l'incubation de manière naturelle", se réjouit le directeur, qui rappelle à quel point il est difficile de faire se reproduire des animaux sauvages en captivité et se réjouit d'autant plus de ces naissances exceptionnelles.

Ce "baby boom" va dans le sens de son objectif de "maintenir à long terme la population et la richesse génétique" de la faune mondiale.

Article original publié sur BFMTV.com