Eliette Abécassis, baby blues

Perturbée par les évolutions de la parentalité, cette écrivaine est vent debout contre la GPA et se méfie également de la garde alternée.

Oisillon que l’on nourrirait volontiers davantage, dont le timbre de voix frôle celui de l’enfant, Eliette Abécassis a pourtant choisi de militer fermement contre un sujet très clivant : la gestation pour autrui (GPA). Elle bataille en envisageant le pire. Pour elle, si nous continuons sur cette pente permissive, la filiation fera fi de la sexualité et des mères. Dans son essai, Bébés à vendre, elle s’indigne du «droit à l’enfant» encensé par un temps individualiste, qui tient le bébé pour «un produit de consommation quelconque que l’on serait fier d’avoir acquis, et qui témoigne de notre succès». Elle s’en prend à la marchandisation du corps des femmes due à «l’hypercapitalisme». Ce procès des évolutions de «la société» a paru au moment où Marc-Olivier Fogiel, nourri de son expérience, publiait son plaidoyer pour la gestation pour autrui. Pourquoi se bat-elle contre la GPA ? «C’est un fait social global : on tire ce fil et viennent le capitalisme pur et dur et le transhumanisme, qui détachera la mère de l’enfant.»

«Eliette Abécassis est un paradoxe vivant et brillant», dit Pierre Moscovici, dont elle fut l’assistante en 1992 et 1993. Alors secrétaire national du PS, il briguait un mandat de député dans le Doubs. «Elle est libre mais attachée à la religion, à la fois moderne et traditionnelle. Ce balancement donne son prix à sa personnalité.» Féministe quand elle s’attaque dans un roman au discours béat sur le bonheur de la grossesse et de la maternité (Un heureux événement), libérale lorsqu’elle écrit avec Amos Gitaï le scénario du film Kadosh, une critique des juifs orthodoxes du quartier de Mea-Sharim à Jérusalem et plus particulièrement du sort qu’ils réservent aux femmes, Eliette Abécassis est néanmoins respectueuse des traditions et déplore «la perte actuelle des valeurs».

Lorsqu’elle travaillait avec Moscovici, la jeune femme (...)

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