"La béquille du gouvernement": la gauche reproche au RN son vote contre le budget

Après le rejet du volet "recettes" du budget 2025, la gauche reproche au Rassemblement national d'avoir voté contre de concert avec le gouvernement.

Après trois semaines de débat, la partie "recettes" du projet de loi de finances a été rejetée à l'Assemblée nationale ce mardi 12 novembre. Seulement 192 députés, principalement issus du Nouveau Front populaire, ont voté pour ce texte largement réécrit par la gauche. Insuffisant face aux 362 députés "contre".

Les 125 députés du Rassemblement national ont ajouté leurs voix à celles des quatre groupes de la coalition gouvernementale, de l'UDR présidée par Éric Ciotti et d'une partie du groupe Liot.

Cette large coalition pour contrer le texte, du gouvernement à l'extrême droite, ulcère à gauche. Sur le réseau social X, le groupe La France insoumise a accusé le groupe présidé par Marine Le Pen d'avoir "pactisé avec les macronistes", dénonçant une "alliance de la honte".

"Le RN décide une fois de plus d'être la béquille du gouvernement", a lancé devant la presse le député LFI Éric Coquerel après le vote.

"Donc s'il y a une opposition dans ce pays à la politique du gouvernement, c'est celle du Nouveau Front populaire", a assuré le président de la commission des finances de l'Assemblée.

Sandra Regol, députée EELV du Bas-Rhin, a elle aussi qualifié le parti présidé par Jordan Bardella de "béquille infaillible du gouvernement". "Leur obsession commune d'empêcher la taxation des yachts, des jets privés et au final de protéger les plus riches a payé", a-t-elle réagi sur X.

"Après des semaines d’absentéisme, les députés macrono-wauquieristes sont donc revenus pour ajouter leurs voix à l’extrême droite pour voter contre le budget de la France", a de son côté dénoncé dans un tweet le député Olivier Faure, premier secrétaire du PS.

Patron du PCF, Fabien Roussel a lui décrit les députés du RN comme "les nouveaux toutous de la Macronie" dans un post sur le même réseau social.

Du côté du gouvernement, le ministre du Budget Laurent Saint-Martin a confié après le vote une "forme de désolation", tout en saluant le rejet d'un "matraquage fiscal".

"Nous en sommes arrivés là parce que l'extrême droite et l'extrême gauche se sont donné la main pour voter des explosions fiscales", a tancé le député du groupe présidentiel David Amiem.

Le gouvernement va désormais se tourner vers le Sénat, dominé par la droite et le centre, pour retravailler l'ensemble de son texte avec une majorité plus bienveillante. Le texte, s'il est adopté à la chambre haute, devra ensuite passer par une commission mixte paritaire et un dernier vote dans chaque chambre avec probablement un 49.3 à l'Assemblée nationale.

La gauche a déjà prévu de répondre par une motion de censure à risque pour le gouvernement.

Article original publié sur BFMTV.com