Bébés volés au Chili: un Américain retrouve sa mère biologique 42 ans après sa naissance
Des retrouvailles émouvantes et très attendues. 42 ans après sa naissance, Jimmy Thyden a pu serrer dans ses bras sa mère biologique, qu'il pensait morte. C'est, en tout cas, ce qui était écrit sur son certificat d'adoption. Quand il est né, Jimmy a été immédiatement arraché à ses parents et eux aussi ont cru qu'il était mort.
Jimmy fait partie des bébés volés sous la dictature de Pinochet, au Chili, dans les années 1970/1980. Lui et des dizaines de milliers d'autres enfants ont été adoptés illégalement par des familles, aux États-Unis mais aussi en Europe. Sur son compte Facebook, Jimmy explique que sa famille adoptive pensait payer pour des frais légitimes et qu'elle ne savait pas que la procédure était illégale.
"Je me sens complètement moi-même"
Désormais, des associations essayent de réunir les familles qui ont été séparées. C'est ainsi que Jimmy a pu renouer le contact avec sa mère biologique. Pendant des mois, ils ont échangé par message et par téléphone, jusqu'à cette grande rencontre, mi-août. Lui et sa compagne sont restés deux semaines au Chili et doivent repartir ce jeudi.
"Pour la première fois de ma vie, je me sens complètement moi-même. Je vais prendre l’avion et ça va me mettre le cœur en miettes", a-t-il déclaré à BFMTV.
Après ces retrouvailles avec sa mère, plusieurs émotions se mêlent chez Jimmy. "C’est un sentiment de temps perdu, 42 ans perdus. C’est aussi un sentiment de colère, la voir si petite, si gentille et de savoir qu’on lui a fait autant de mal. C'est également du bonheur, finalement de pouvoir la prendre dans les bras et de la voir en personne."
Le coût du voyage très élevé
La famille espère pouvoir se réunir à nouveau mais rien n'est sûr, car cela coûte très cher. Pour financer ce voyage, Jimmy a dû notamment vendre son camion.
Aujourd'hui, il demande que les autorités chiliennes reconnaissent les atrocités commises sous Pinochet et qu’un soutien financier soit apporté aux familles pour qu’elles puissent se retrouver régulièrement.