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Aït Ahmed, oraison d’Etat en Algérie

Hocine Aït Ahmed à Paris en 1984.

Le corps du président du Front des forces socialistes, opposant résolu encensé par le régime depuis sa mort, est rapatrié aujourd’hui. Il était régulièrement consulté par le pouvoir, mais inconnu des plus jeunes.

Le talent d’Abdelaziz Bouteflika, malgré une santé chancelante, serait-il toujours d’actualité ? En célébrant la mémoire d’Hocine Aït-Ahmed et en décrétant à cette occasion un «deuil national de huit jours», le pouvoir récupère la mémoire de l’un de ses opposants les plus implacables. Pour Kamel Daoud, journaliste et écrivain oranais, «le pouvoir clôt surtout une dissidence gênante depuis l’indépendance, qui renforce le régime». De la sorte, «le récit national devient une épopée unanimiste» qui dévitalise «définitivement toute possibilité d’opposition», avance le prix Goncourt du premier roman 2015. Remords, mauvaise conscience du pouvoir ? A lire Boualem Sansal, grand prix de l’Académie française pour son roman 2084, l’exercice du pouvoir survit à tout dès lors que «l’opposition, et pour peu qu’elle soit issue du FLN, fait toujours partie du système, d’une manière ou d’une autre».

Hocine Aït Ahmed, 89 ans, était un opposant irréductible du régime, fondateur (en 1963) et président du FFS (Front des forces socialistes) jusqu’en 2013, «mais aussi géniteur et fils du FLN», qu’il a très vite vilipendé, comme le rappelle fort à propos Sansal. Pour l’écrivain phare de Gallimard, Aït Ahmed «a toujours été consulté sur les questions fondamentales». Et pour quelles raisons ? «On l’a fait aussi par peur de la Kabylie, si prompte à s’enflammer, et parce que beaucoup d’officiers supérieurs de l’armée sont des Kabyles proches du FFS et d’Aït Ahmed», explique Sansal en rappelant aussi qu’«en Algérie les choses sont toujours plus simples qu’on croit : le régime algérien est issu de la guerre de libération. Il en a gardé toutes les caractéristiques qui ont fait la force du FLN : la collégialité et le secret notamment. Il n’y a jamais dérogé.»

Ainsi doit-on comprendre (...)

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