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Azzedine Alaïa, l'art et la matière

Azzedine Alaïa dans son atelier, en janvier 1976.

Discret mais surdoué, le créateur franco-tunisien, réinventeur de glamour et sculpteur de femmes puissantes, est décédé dans la nuit du 18 novembre.

Azzedine Alaïa est mort dans la nuit de vendredi à samedi, dix jours après avoir été hospitalisé à la suite d’une chute. Apprenant la nouvelle, samedi matin, tout connaisseur de la mode a eu immédiatement le cerveau bombardé d’images très précises. De silhouettes sculpturales, de robes incroyablement carénées, de corps fuselés. Une esthétique très forte, reconnaissable entre toutes, comme inscrite au feutre noir dans des cortex pourtant largement saturés. C’est qu’Azzedine Alaïa relève des créateurs décisifs, de ceux qui marquent des étapes et caps de la mode, le club des Balenciaga, Dior, Saint Laurent. Sa spécialité : l’aéronautique. Alaïa faisait de toute femme un avion de chasse.

La sculpture a certainement joué. Azzedine Alaïa l’avait étudiée avant de se tourner vers la mode. C’était à Tunis, où ce fils d’agriculteurs avait vu le jour le 26 février 1940. Elevé principalement par sa grand-mère, il avait le même goût pour les grandes tablées, était connu pour y mêler des puissants comme des petites mains. Comme quoi la volupté n’était pas chez lui que théorique ou professionnelle, quand bien même il ne faisait pour sa propre personne aucune fioriture : immuablement habillé d’un costume chinois noir. C’est également à Tunis qu’il avait commencé à coudre, donnant notamment le coup de main à sa sœur Hafida pour des finitions. Il était ensuite passé à la reproduction de modèles de robes Dior ou Balmain pour des voisines ou des femmes des grandes familles locales.

«Coqueluche»

C’est grâce à la mère de son amie d’enfance Leila Menchari (la créatrice virtuose des vitrines Hermès, ces temps-ci hommagée au Grand Palais) qu’il avait décroché à 27 ans une place de tailleur chez Dior, à Paris. Très vite renvoyé pour un problème de carte de séjour, il s’était replié sur la couture à domicile. Une autre bonne fée avait alors surgi, (...)

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