Nouvelles tensions entre Jean-Marc Ayrault et les écologistes

PARIS (Reuters) - Le soutien apporté par les écologistes à la manifestation de samedi contre le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) a ravivé les tensions au sein de la majorité, à un mois des élections municipales. Cet appui s'ajoute aux critiques lancées samedi par la ministre du Logement, Cécile Duflot (EELV), pour qui le gouvernement n'a "pas encore démontré" qu'il était conscient de "l'urgence" de la transition énergétique. Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a appelé dimanche Europe Ecologie-Les Verts (EELV) à "sortir de l'ambiguïté", visant son soutien aux opposants à l'aéroport, alors que le défilé à Nantes a été émaillé de violents heurts. "Ces violences sont inacceptables dans un Etat de droit. Tous ceux qui exercent des responsabilités publiques doivent condamner les squatteurs de la Zad (zone d'aménagement différé dédiée à l'aéroport), organisateurs délibérés de ces violences", a-t-il dit à Presse-Océan.fr. "EELV doit sortir de l'ambiguïté", a ajouté le Premier ministre, qui fut maire de Nantes. Mais la secrétaire nationale d'EELV, Emmanuelle Cosse, a rappelé avoir immédiatement condamné les violences provoquées, selon elle, par des perturbateurs. "On les a immédiatement condamnées, il n'y a aucune espèce d'ambiguïté. Les écologistes ont toujours porté le pacifisme et la non-violence", a renchéri Pascal Durand, ancien dirigeant d'EELV, sur BFM-TV. " De nombreux élus écologistes étaient présents dans la manifestation et Cécile Duflot a affirmé samedi au Monde qu'elle soutiendrait "plutôt deux fois qu'une" les opposants si elle n'était pas au gouvernement. APPELS A LA DISSOLUTION DES "BLACK-BLOC" Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a attribué les violences à des militants de l"ultra-gauche" et des "black-bloc" anarchistes qui ont attaqué les forces de l'ordre et saccagé des vitrines et du mobilier urbain. Le député UMP Eric Ciotti a réclamé la dissolution "des groupes d'extrême-gauche" qui ont pris part aux violences et a jugé que Manuel Valls devait s'expliquer sur la gestion de cette manifestation par les forces de l'ordre. "Ces images sont graves", a dit l'ex-ministre de l'Intérieur UMP Brice Hortefeux, estimant sur BFM-TV que la position critique de Cécile Duflot était unique dans l'histoire de la Ve République. La présidente du Front national, Marine Le Pen, pour qui le gouvernement fait preuve de "complaisance" envers l'ultra-gauche", a également demandé la dissolution de ces groupes. L'homme d'affaires Bernard Tapie a invité pour sa part François Hollande à sortir rapidement les écologistes du gouvernement s'il veut mettre en oeuvre le pacte de compétitivité. "Après les élections municipales, s'il est prêt à mettre en route le fameux pacte de compétitivité, il ne va pas falloir choisir les gens parce qu'il les aime bien ou parce qu'il a fait l'ENA avec, mais en fonction de si ils adhèrent au principe", a-t-il dit au Grand rendez-vous Europe 1/i>Télé/Le Monde. "Les Verts sont incompatibles avec cette dynamique là. Après les municipales, ciao les Verts", a-t-il ajouté. Gérard Bon