Les axolotls s’arrêteraient de vieillir après le premier tiers de leur vie
Qui n’a jamais rêvé d’appuyer sur le bouton pause face aux années qui défilent ? L’hebdomadaire britannique New Scientist se pose la question et aurait trouvé un animal capable de le faire : l’axolotl (Ambystoma mexicanum), déjà connu pour sa capacité exceptionnelle à régénérer un membre amputé.
D’après des travaux disponibles sur la plateforme de préprint bioRxiv, cet amphibien de la famille des salamandres arrêterait de vieillir à l’âge de 4 ans, soit après le premier tiers de sa vie.
Pour en arriver à cette conclusion, Maximina Yun et Steve Horvath, et leurs collègues des universités de Dresde en Allemagne et de Cambridge en Angleterre, ont étudié la méthylation de l’ADN des axolotls. Au fil du vieillissement, des marqueurs chimiques (des groupes méthyl) se greffent sur la molécule d’ADN. C’est le cas pour les mammifères et les grenouilles. Et l’âge de ces animaux est corrélé à ce que les biologistes appellent le “profil de méthylation de l’ADN”.
Contrecarrer le vieillissement
C’est en étudiant celui des axolotls que les chercheurs ont remarqué qu’au bout de quatre ans il devenait stable et qu’il ne subissait plus de changement. Steve Horvath, dont les propos sont rapportés par New Scientist, s’en émerveille :
“C’est un phénomène étrange que je n’avais vu chez aucune autre espèce.”
On ne sait pas exactement comment la méthylation de l’ADN contribue au vieillissement. En revanche, on sait qu’elle joue un rôle dans la spécialisation des cellules au cours du développement. Or, comme le rappelle New Scientist, “quand les axolotls font repousser un membre amputé, leurs cellules doivent se déspécialiser”.
Pour pouvoir se régénérer, les axolotls peuvent donc compter sur un ADN faiblement méthylé. Et Maximina Yun d’avancer une hypothèse séduisante : “Les animaux capables de se régénérer tout au long de leur vie conserveraient une certaine souplesse de développement qui contrecarrerait le processus du vieillissement.”
L’axolotl est un sujet d’étude qui n’a pas livré tous ses secrets. “Même la cause de leur mort reste un mystère”, résume New Scientist.
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