Axel Rudakubana, l’auteur de l’attaque de Southport au Royaume-Uni, condamné à au moins 52 ans de prison

Photo d’illustration d’un policier britannique venu se recuillir en posant des fleurs près du lieu de l’attaque survenue à l’été 2024 dans la ville de Southport.
DARREN STAPLES / AFP Photo d’illustration d’un policier britannique venu se recuillir en posant des fleurs près du lieu de l’attaque survenue à l’été 2024 dans la ville de Southport.

INTERNATIONAL - Plus d’un demi-siècle derrière les barreaux, a minima. À Liverpool, le tribunal chargé de se prononcer sur l’attaque au couteau d’Axel Rudakubana ce jeudi 23 janvier a connu une journée particulièrement mouvementée, avant que l’accusé, responsable de la mort de trois fillettes le 29 juillet 2024, ne soit finalement condamné à un minimum de 52 ans de prison.

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Le jeune homme de 18 ans, qui a plaidé coupable plus tôt cette semaine, ne sera donc probablement « jamais libéré », a estimé le juge Julian Goose au moment de rendre son verdict. Lors duquel il a tenu à souligner « l’extrême violence » des meurtres de Bebe King, 6 ans, Elsie Dot Stancombe, 7 ans, et Alice da Silva, 9 ans, alors qu’elles participaient à un cours de danse inspiré de la star Taylor Swift à Southport, dans le nord-ouest de l’Angleterre.

Une décision qui vient donc mettre un terme à une journée particulièrement rude pour les proches des victimes, qui ont dû entendre la procureure du tribunal de Liverpool lire le terrible récit de cette attaque au couteau.

Un récit ponctué des cris de l’accusé

Un récit d’ailleurs interrompu par deux fois par l’accusé. Depuis son box, il s’est mis à hurler dès le début de matinée en réclamant « un médecin », disant se sentir « très mal » et n’avoir pas mangé depuis 10 jours. De quoi provoquer une première interruption de l’audience. Selon plusieurs médias, il a dû être conduit à l’hôpital pour recevoir des soins en début de matinée. Revenu sur place, il a été sorti une seconde fois du box des accusés dès la reprise de l’audience en début d’après-midi, évoquant le même motif.

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L’audience s’est poursuivie en son absence pour révéler les détails glaçants des meurtres des trois petites filles pourchassées et poignardées. Huit autres enfants et deux adultes avaient également été blessés lors de cette attaque « préméditée et planifiée », ciblant « principalement des fillettes avec l’intention de les tuer », comme l’a résumé la procureure Deanna Heer.

Elle a décrit des victimes attaquées dans le dos et poignardées à de multiples reprises, lors d’un déchaînement de violence. D’autant plus qu’en garde à vue, il avait déclaré qu’il était « très heureux » que ces enfants soient mortes, a également relaté la magistrate.

En pleurs et choquées par l’agitation d’Axel Rudakubana, certaines des familles ont quitté la salle lorsque la description des blessures a commencé. Celles infligées à deux des fillettes décédées étaient « particulièrement atroces », reflétant le « sadisme » de l’assaillant. Le corps de Bebe King, 6 ans, portait plus de 120 traces de couteau.

« Son seul objectif était de tuer »

Axel Rudakubana est né en 2006 au Pays de Galles, dans une famille chrétienne originaire du Rwanda. Et depuis les premières révélations sur son identité, la presse avait fait le portrait d’un garçon violent, vivant reclus et quasi déscolarisé à 13 ans.

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Diagnostiqué autiste, il avait été exclu de son collège après y avoir amené un couteau, mais y était retourné pour agresser ses anciens camarades, qu’il accusait de harcèlement raciste, avec une crosse de hockey. De nombreuses opportunités ont été manquées pour le stopper : il avait été signalé trois fois à un programme de prévention de l’extrémisme, notamment pour s’être renseigné sur les tueries dans les écoles américaines en cours d’informatique.

Les aveux d’Axel Rudakubana, qui n’a donné aucune explication à ses actes, ont finalement coupé court au déroulé de ce procès, initialement prévu pour durer quatre semaines. « Il n’y a rien qui l’associe à une idéologie politique ou religieuse (...) Son seul objectif était de tuer », a déclaré Deanna Heer, en référence à l’absence de qualification « terroriste » pour ces meurtres.

Les policiers ont trouvé chez lui une machette, des flèches, un manuel d’Al-Qaida dans lequel il a appris à fabriquer un poison, et de nombreuses images de torture, décapitation ou viol. Il était « fasciné par la violence extrême », et possédait entre autres des documents sur le génocide rwandais, au cours duquel des membres de sa famille ont été tués. L’été dernier, son crime avait déclenché les pires émeutes dans le pays depuis treize ans, sur fond de spéculations en ligne sur son profil.

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