Avortement: la sénatrice Elizabeth Warren furieuse devant la Cour suprême

La sénatrice Elizabeth Warren, le 3 mai 2022 devant la Cour suprême à Washington.  (Photo: via Associated Press)
La sénatrice Elizabeth Warren, le 3 mai 2022 devant la Cour suprême à Washington. (Photo: via Associated Press)

La sénatrice Elizabeth Warren, le 3 mai 2022 devant la Cour suprême à Washington. (Photo: via Associated Press)

ÉTATS-UNIS - La protestation ne faiblit pas contre l’offensive sur l’avortement. La sénatrice Elizabeth Warren, ex-candidate aux primaires démocrates pour la présidentielle de 2020, est descendue dans la rue, ce mardi 3 mai, pour exprimer sa colère.

Le site d’information Politico a révélé lundi soir, à l’aide d’une fuite de documents de travail de la haute juridiction, que la Cour suprême pourrait revenir sur l’arrêt Roe v. Wade. Celui-ci reconnaît depuis 1973 le droit à l’avortement, ciblé de nouveau par les élus conservateurs.

Mardi, des milliers de manifestants se sont réunis devant la Cour suprême pour défendre l’accès à l’IVG, contre ce projet de décision. Parmi eux, Elizabeth Warren, très “en colère” envers cette menace contre l’avortement, mais “déterminée” à lutter contre ce recul.

Avec une gestuelle très animée, à l’image de sa colère, elle a accusé les conservateurs d’avoir “comploté” et d’avoir “minutieusement” fait en sorte que les jurés de leur bord “aient une majorité pour mettre en oeuvre quelque chose que la majorité des Américains ne veulent pas”.

Un projet qui menace “les femmes les plus pauvres”

Elizabeth Warren visait notamment l’arrivée à la Cour suprême de la magistrate conservatrice Amy Coney Barrett, qui a pris le siège laissé vacant après la mort de la féministe Ruth Bader Ginsburg. La haute juridiction, qui arbitre les sujets de société aux États-Unis, est dominée par les juges conservateurs (six juges sur neuf). Trois d’entre eux ont été nommés par Donald Trump.

“Ils savaient ce qu’ils obtiendraient quand ils ont voté pour ces gens, a-t-elle insisté. Et c’est ce qu’ils veulent. C’est au reste d’entre nous de faire en sorte que le processus législatif fonctionne.”

Devant les militants défendant le droit à l’avortement, Elizabeth Warren a estimé que ce sont les femmes les plus précaires qui souffriront le plus si l’arrêt Roe v. Wade est annulé. “Je suis en colère parce que je sais qui va payer le prix de ceci. Ce ne sont pas les femmes riches. Les femmes riches peuvent prendre l’avion, a-t-elle martelé. Elles peuvent se rendre dans un autre État, dans un autre pays.” “Elles peuvent obtenir la protection dont elles ont besoin”, a-t-elle ajouté.

Le projet de la Cour suprême “touchera les femmes les plus pauvres”, selon la sénatrice qui a également assuré que les “jeunes femmes”, les victimes d’inceste et de viol, les “mères qui ont déjà des difficultés” à nourrir et s’occuper de leurs enfants seront pénalisées.

Le président américain, s’est, de son côté, dit “très inquiet” et a appelé la gauche à se mobiliser pour défendre l’accès à l’avortement, car si la Cour devait adopter ce projet, chacun des 50 États américains retrouverait le droit d’interdire les IVG sur son sol. Une moitié d’entre eux, principalement dans le sud et le centre du pays, devraient emprunter cette voie.

L’Oklahoma vient d’ailleurs de signer l’une des lois les plus restrictives sur l’avortement en l’interdisant après six semaines de grossesse, alors que la plupart des personnes enceintes ignorent attendre un enfant à ce stade.

À voir également sur Le HuffPost: Aux États-Unis, des milliers de manifestants défilent pour le droit à l’avortement

Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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