"Nous avons tout perdu": les images des destructions causées par la tempête Boris

Des eaux bouillonnantes en furie. En quelques heures, les rivières de Jesenik sont devenues des torrents dévastateurs. Un pont arraché... quelques mètres plus loin, une maison broyée par les flots.

Dans l'une des rues les plus durement touchée, Tilova et son mari n'ont pas eu le temps d'évacuer. Ils ont vu leur vie défiler sous leurs yeux.

"Nous avions de l'eau jusqu'à la taille, elle est montée si haut. Nous avons froid, il n'y a plus d'éléctricité. Nous avons tout perdu", dit-elle en larmes.

"Je me sens si mal"

Son mari Till est sidéré par les dégâts causés par la tempête Boris. "Il y a de la boue qui recouvre le sol sur plusieurs centimètres. L'eau est montée, a cassé la fenêtre de la chambre et a tout détruit. Je suis abattu, je me sens si mal", lance-t-il.

Vatslav, lui, s'est retrouvé coincé chez des proches. Il les aide à déblayer car lui, ne peut toujours pas accéder à sa maison. "Il n'y a plus de pont, plus de route. Il n'y a plus rien. J'aide ici mais j'espère pouvoir rapidement rentrer chez moi et voir à quoi ça ressemble", explique le jeune homme.

L'accès à Jesenik est partiellement coupé. Les secours peinent à arriver alors les sinistrés n'ont d'autres choix que de patienter chez eux.

Des centaines de milliers de foyers sans électricité

La dévastatrice tempête Boris a tué au moins 18 personnes en Europe centrale et orientale. Chassés par la montée des eaux, des milliers d'habitants de la région ont dû être évacués, pour certains à la nage ou hélitreuillés depuis le toit de leur habitation.

Outre sept morts recensés en Roumanie, l'Autriche a annoncé lundi trois nouveaux décès après celui d'un pompier la veille. Côté tchèque, trois morts et huit disparus sont à déplorer. La police polonaise a pour sa part fait état de quatre victimes, tandis que le Premier ministre Donald Tusk a dévoilé une aide immédiate de 235 millions d'euros.

Partout des états de catastrophe naturelle ont été déclarés, des centaines de milliers de foyers se retrouvent sans électricité ou sans eau, les routes sont coupées et les transports ferroviaires interrompus. Des digues ont rompu, des communes sont coupées du monde et des évacuations toujours en cours.

Si la situation météorologique semble s'améliorer en plusieurs endroits, les sols restent saturés et les rivières sortent de leur lit. Là où la tempête est déjà passée, ce sont des scènes de désolation: rues jonchées de débris, vitres brisées, lampadaires cassés.

La Hongrie et la Slovaquie voisines se préparent elles aussi à subir des inondations, tout comme l'est de l'Allemagne où la ville de Dresde a érigé des murs mobiles de protection le long de l'Elbe en crue. Le chancelier Olaf Scholz s'est d'ailleurs dit "très peiné" par "les images dramatiques" de ces derniers jours.

Article original publié sur BFMTV.com