"Nous avons nous-mêmes vécu des entraves" : Aurore Bergé défend l'extension du délai de l'IVG à 14 semaines

Les députés ont voté ce jeudi en faveur de l'allongement du délai légal pour recourir à l'avortement, de 12 à 14 semaines de grossesse. Plusieurs députées, dont Aurore Bergé (LaREM) ont partagé à la tribune leur expérience personnelle pour défendre la réforme.

Après neuf heures de débat, l'Assemblée nationale a voté ce jeudi en première lecture une proposition de loi qui prévoit l'allongement de 12 à 14 semaines le délai de recours à l'IVG.

A la tribune, plusieurs députées, dont Aurore Bergé (LaREM), ont répondu à des amendements issus de la droite et de l'extrême droite visant à rendre le recours à l'IVG exceptionnel ou à valoriser des alternatives, en évoquant leur expérience personnelle pour appuyer la réforme.

"Nous avons vécu nous-mêmes des entraves à l'IVG"

"Nous sommes dans cet hémicycle un certain nombre de femmes à avoir eu recours à l'avortement et nous n'attendons ni compassion, ni commisération, ni en fait rien. Nous attendons que les femmes puissent vivre leur accès à l'avortement, comme elles l'entendent, comme elles le souhaitent et sans entrave. Les entraves continuent dans notre pays et c'est ce dont nous parlons ce matin", a déclaré la députée.

"Nous avons vécu nous-mêmes, parfois, des entraves à l'IVG, nous avons vécu des délais qui étaient trop longs, nous avons connu des médecins qui nous ont obligées à écouter les battements du cœur", a témoigné la députée. "Nous l'avons vécu et nous ne voulons pas que, dans notre pays, des femmes continuent à le vivre", a-t-elle ajouté.

"J'ai moi-même avorté"

"J'ai moi-même avorté. Et le moment de détresse, je l'ai ressenti le jour où je suis allée chez le gynécologue et que l'on m'a expliqué qu'il n'y aurait pas de place à temps pour que je puisse avorter dans les délais", a appuyé Clémentine Autain, députée La France Insoumise de Seine-Saint-Denis.

Si l'article 1 du texte a été adopté ce jeudi, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a émis des réserves et a insisté sur le besoin d'un éclairage de la part du Comité consultatif national d'éthique (CCNE), censé rendre un avis avant que le texte parvienne au Sénat.

Des réserves du gouvernement

"Cette question pose des questions, pose des enjeux relatifs à la protection de la santé de la femme. (...) Ces enjeux interpellent jusqu'aux plus farouches défenseurs du droit à l'avortement. Je ne peux, en conscience, considérer que nous disposions de tous les éléments pour prendre une telle décision aujourd'hui", a-t-il développé durant son allocution à la tribune.

Pour le ministre, "ne pas saisir le Conseil consultatif national d'éthique (...) pour pouvoir éclairer nos décisions de politique publique est un problème". La mesure doit maintenant être examinée au Sénat.

Article original publié sur BFMTV.com

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