Les avions civils supersoniques
Quand on évoque les avions civils supersoniques, la première pensée est évidemment pour le célèbre Concorde, cet incroyable aéronef construit par les Français et les Britanniques pouvant atteindre presque deux fois la vitesse du son. Mais il y a aussi un autre avion supersonique construit par les Soviétiques : le Tupolev 144. Présenté en même temps que le Concorde, aux lignes et aux performances quasiment similaires, ces deux magnifiques machines sont les symboles de la guerre froide et de la course vers la technologie de pointe des deux blocs. Tandis que le Tupolev 144 termine sa carrière au bout de quelques années et seulement 55 vols civils officiels, le Concorde a marqué le monde de l’aviation pendant presque quatre décennies.
La naissance du supersonique civil
À la fin des années 1950, le contexte de la guerre froide provoque une véritable compétition technologique entre les puissances occidentales et les Soviétiques. En plus de la course à l’armement et de la conquête de l’espace, le projet de construire un avion civil qui transporterait les passagers à la vitesse supérieure à celle du son devient une évidence. À l’instar des avions de combat militaire, qui déjà à cette époque peuvent atteindre une vitesse de pointe de 2 Mach (unité de mesure de la vitesse des avions), c’est-à-dire deux fois celle du son, le nouvel avion supersonique doit maintenir cette vitesse constamment. Les ingénieurs sont alors devant un défi pour dépasser les performances des avions civils à réacteurs et créer un nouvel avion sûr et confortable, capable de réduire le temps d’un vol de moitié.