AVC hémorragique : juguler au plus tôt l'hématome

L'hémorragie (à gauche en rouge, la zone de saignement) provoque une compression des tissus empêchant l'oxygénation du cerveau.

Si elle ne représente que 20% des cas, l'hémorragie cérébrale est la forme la plus mortelle d'AVC. Elle intervient lorsqu'un vaisseau se rompt dans le cerveau et qu'un hématome se forme. Un programme de recherche prometteur lancé cet été à Lille entend renouveler l'approche thérapeutique en intervenant aux étapes clés de l'hémorragie. Explications.

Cet article est extrait du mensuel Sciences et Avenir n°933, daté novembre 2024.

Enfin un programme de recherche entièrement consacré à l'AVC hémorragique, celui pour lequel aujourd'hui un patient sur deux décède ou reste lourdement handicapé. Son nom, Tipitch (Transforming the prognosis of intracerebral haemorrage), traduit l'intention de l'équipe coordonnée par la Pr Charlotte Cordonnier, cheffe du service de neurologie et pathologie neurovasculaire au CHU de Lille : "Notre ambition est bien de transformer d'ici à cinq ans le pronostic de l'hémorragie cérébrale en réduisant la mortalité et la sévérité du handicap d'environ 20 %", précise la spécialiste.

D'où la création de ce groupe de recherche original associant des neurologues, des neuroradiologues, des hématologues, des chercheurs et deux partenaires industriels.

"Notre attitude face à l'AVC hémorragique est encore trop fataliste"

"En l'absence aujourd'hui de traitement spécifique, notre attitude face à l'AVC hémorragique est encore trop fataliste, déplore Charlotte Cordonnier. Or, des travaux menés ces dernières années ont permis d'identifier des cibles sur lesquelles il est possible d'agir." En effet, entre le moment où un vaisseau cérébral se rompt, que plusieurs dizaines de millilitres de sang se répandent et qu'un hématome se forme dans le cerveau, trois étapes clés ont été identifiées.

Et c'est sur chacune d'entre elles que Tipitch développe des approches innovantes et complémentaires.

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Colmater la brèche

D'abord, dans les premières heures, colmater la brèche. "Nous aurons recours à un dispositif proche de celui utilisé lors de la thrombectomie, un cathéter de neuronavigation mis au point en collaboration avec la société Balt, pour accéder à la brèche et stopper le saignement", détaille la neurologue.

Pour la deuxième étape, il s'agit d'évacuer l'hématome au plus vite afin de minimiser sa compression su[...]

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