Avant la visite de Charles III en France, les Britanniques inquiets pour la sécurité de leur roi

Une visite symbolique, mais placée sous haute surveillance. À partir de lundi et jusqu'au 29 mars, le roi Charles III effectuera en France sa première visite d'État officielle depuis qu'il est devenu souverain britannique, alors même qu'il n'est pas officiellement couronné. Il avait été invité par Emmanuel Macron lors des obsèques de la reine Elizabeth II, sa mère, en septembre dernier.

Or, la visite de Charles III intervient dans un climat social plus que tendu en France. Après l'adoption de la réforme des retraites via le 49.3, la colère est toujours grande dans les rues du pays et, en plus des manifestations qui s'organisent quotidiennement dans plusieurs villes, de nouveaux mouvements sociaux sont à attendre d’ici la fin de semaine.

"French riots"

Une situation suivie de près par les Britanniques, préoccupés pour la sécurité du roi. "Je suis un peu inquiète avec tout ce qui se passe à Paris en ce moment, avec un peu de chance tout sera calmé la semaine prochaine", explique une Anglaise rencontrée par BFMTV devant les grilles de Buckingham Palace.

"Je sais qu’il ne peut pas exprimer son opinion politique mais je me demande s’il ne pourrait pas éprouver de la compassion pour la cause qui est défendue", juge une seconde passante.

Dans la presse locale, les "French riots" (les émeutes françaises, ndlr) sont suivies de très près avant le déplacement de Charles III. Selon le Daily Mail, le protocole royal se préparerait à modifier la logistique du déplacement royal. Des assistants royaux ont ainsi pris conseil auprès du ministère britannique des Affaires étrangères et des autorités françaises. Aucun changement, encore moins une annulation, ne sont pour l'heure évoqués.

Pour ce déplacement français, le roi Charles, dont les dernières sorties outre-Manche ont été accompagnées d'insultes, de huées ou de jets d'œufs, devrait éviter les bains de foule, dont il est pourtant friand. Sur BFMTV, le préfet de police de Paris Laurent Nunez s'est toutefois dit "très serein" avant le déplacement.

Portée politique importante

D'un point de vue politique, le déplacement doit resserrer les liens entre la France et le Royaume-Uni. "Le Royaume-Uni aime beaucoup la France et je pense qu’il a fait le bon choix en allant là-bas." "Nos deux pays sont extrêmement proches, et je ne parle pas seulement géographiquement, donc je pense qu’il n’y a pas de raisons qu’on ne s’entende pas bien", affirment des Britanniques rencontrés à Londres.

"C’est Rishi Sunak qui a décidé, post-Brexit, d’un rapprochement avec la France et l’Allemagne en geste symbolique et d’envoyer le nouveau roi à Paris et à Berlin", nous confirme Marc Roche, biographe royal.

Le programme est d'ailleurs chargé. Après une cérémonie sous l'Arc de Triomphe, Charles III doit se rendre au musée d'Orsay avant un banquet d'État au château de Versailles. Un déplacement en train pour Bordeaux est également noté à l'agenda royal. À la suite de cette étape française, le roi s'envolera pour Berlin.

Article original publié sur BFMTV.com