Avant la COP 28 à Dubaï, ces prévisions de l’ONU appellent à un électrochoc pour le climat

Le monde se dirige vers un réchauffement de + 3 degrés d’ici 2100, alerte un rapport de l’ONU alerte ce lundi 20 novembre. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a réclamé des « mesures spectaculaires, maintenant ».
MOHAMMED SALEM / REUTERS Le monde se dirige vers un réchauffement de + 3 degrés d’ici 2100, alerte un rapport de l’ONU alerte ce lundi 20 novembre. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a réclamé des « mesures spectaculaires, maintenant ».

ENVIRONNEMENT - 2 °C de plus, c’est déjà trop, 3 °C, ce serait une catastrophe. Les engagements climatiques pris par les pays du monde entier à l’heure actuelle placent la planète sur une trajectoire de réchauffement allant jusqu’à 2,9 °C d’ici 2100, a alerté l’ONU ce lundi 20 novembre. En 2015, la COP 21 à Paris ambitionnait de contenir l’augmentation de la température moyenne mondiale « bien en dessous de 2 °C » par rapport à l’ère pré-industrielle.

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Pour éviter ce scénario du pire, le secrétaire général de l’ONU a réclamé, à quelques jours de la COP28 sur le climat, des « mesures spectaculaires, maintenant ». « Les dirigeants doivent redoubler d’efforts de façon spectaculaire, avec des ambitions records, des actions records, et des réductions des émissions records », a martelé Antonio Guterres.

« Aucun de ces deux résultats n’est désirable »

Selon le rapport du Programme de l’ONU pour l’environnement (PNUE) publié avant les grandes négociations sur le climat à Dubaï du 30 novembre au 12 décembre, si les pays mettent en œuvre leurs promesses « inconditionnelles » – qui sont toutes les mesures prises pour le climat sans aide financière internationale — la hausse des températures sera de 2,9 °C d’ici 2100. Ce chiffre serait ramené à 2,5 °C en intégrant leurs engagements « conditionnels », soit des objectifs souvent très ambitieux mais qui ne verront le jour que si les pays riches donnent de l’argent aux pays pauvres.

« Nous avons beaucoup de travail à faire parce que pour l’instant nous ne sommes pas du tout là où nous devrions être » et « nous devons réduire phénoménalement nos émissions de CO2 », a dit à l’AFP Inger Andersen, la directrice exécutive du PNUE. « Compte tenu de l’intensité des impacts climatiques auxquels nous assistons déjà, aucun de ces deux résultats n’est désirable », a-t-elle insisté, faisant référence à cette fourchette de 2,5 à 2,9 °C.

Deux jours d’affilée au-dessus de l’accord de Paris

Ce rapport tombe au moment où, pour la première fois, la température moyenne mondiale a été vendredi plus de 2 °C supérieure à celle de la moyenne saisonnière à l’ère pré-industrielle, soit au-dessus sur une journée de la limite haute de l’accord de Paris, a annoncé l’observatoire européen Copernicus.

Les températures mondiales ont été, le 17 novembre, 2,07 °C au-dessus de la moyenne de 1850 à 1900, a indiqué lundi sur X (ex-Twitter) Copernicus. Ce seuil a de nouveau été dépassé samedi avec une anomalie de température de 2,06 °C, selon des données provisoires. Si cette barre de 2 °C doit toutefois être franchie en moyenne sur plusieurs décennies pour considérer la limite de l’accord de Paris dépassée, elle donne un très mauvais signal sur la tenue de l’objectif de la Cop 21.

Cette publication de l’ONU fait aussi suite à un autre rapport de l’ONU, publié mi-novembre, qui concluait que les engagements actuels des pays mènent à 2 % de baisse des émissions entre 2019 et 2030, au lieu des 43 % préconisés pour limiter le réchauffement à 1,5 °C.

Ces niveaux de réchauffement sont bien trop élevés pour espérer limiter les effets les plus cruels du changement climatique, qui se traduit déjà par des feux incontrôlables, des inondations dévastatrices ou des sécheresses privant des populations de revenus et de nourriture, avec un réchauffement actuel moyen de 1,2 °C.

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