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Une avancée majeure vers le premier eucaryote avec un génome entièrement synthétique

ARTUR PLAWGO / SCIENCE PHOTO LIB / APL / Science Photo Library via AFP

Un consortium international de recherche a réussi à créer des levures viables contenant plusieurs chromosomes conçus et fabriqués en laboratoire, qui pourraient être utilisées comme outils pour produire des médicaments ou étudier des maladies génétiques.

Le périple vers le premier eucaryote au génome entièrement synthétique vient de faire un saut gigantesque en avant. Un consortium international de chercheurs a réussi à remplacer plusieurs chromosomes, les structures où le matériel génétique est gardé, par des versions synthétiques faites en laboratoire. Ceci avait déjà été réussi avec des bactéries, mais ces procaryotes ont un génome beaucoup plus simple et n’ont pas plusieurs chromosomes. Alors que la levure de boulanger (Saccharomyces cerevisiae) en compte 16, avec environ 6.000 gènes (contre 473 pour cette bactérie au génome synthétique).

Cette complexité génétique rend la tâche beaucoup plus difficile, mais après des années d’essais, les chercheurs ont réussi à remplacer presque la moitié des chromosomes de la levure par des copies conçues pour optimiser le génome de cet organisme. Leur exploit a été présenté simultanément le 8 novembre 2023 dans plusieurs articles scientifiques, dans les revues Cell et Cell Genomics.

Optimiser le génome des levures pour en faire des outils personnalisés

Le but du consortium (nommé Sc2.0) est de créer une levure avec un génome entièrement synthétique. Ce nouveau génome ne serait pas une simple copie de l’original, mais une version optimisée pour assurer une meilleure stabilité génétique. Pour cela, les chercheurs ont par exemple effacé des parties du génome qui ne codent pas pour des gènes et qui favorisent des recombinaisons (des mélanges entre plusieurs chromosomes). Mais surtout, le but est de permettre de modifier ce génome en fonction des besoins spécifiques, par exemple pour produire des médicaments ou pour étudier des maladies génétiques.

Les chercheurs ont d’abord conçu ces copies optimisées pour tous les chromosomes de cette levure, et ont créé plusieurs souches de la levure, chacune avec un de ces nouveaux chromosomes. Un travail méticuleux qui leur permettait d’identifier en détail tous les défauts que ces nouveaux chromosomes pouvaient avoir pour ensuite les corri[...]

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