Avalanche mortelle: ce que l'on sait de l'accident qui a tué au moins un alpiniste en Haute-Savoie
Une ascension du massif du mont Blanc a tourné au drame dans la nuit de dimanche à lundi 5 août. Alors qu'une "quinzaine" d'alpinistes se déplaçaient dans le secteur du mont Blanc du Tacul en Haute-Savoie, une chute de glace a provoqué un accident. Au moins un mort est à déplorer.
• Des faits survenus vers 2h30 du matin
Comme le montrent des images de webcams, c'est aux alentours de 2h30 du matin que les alpinistes se déplaçaient à environ 4.100 mètres d'altitude. Pendant l'ascension, les sportifs ont été confrontés à une chute de sérac, une sorte d'immense bloc de glace entouré de crevasses au sein d'un glacier.
Selon les images fournies par les caméras laissées dans la nature, les deux cordées ont été séparées par l'éboulement. Les secours sont ensuite arrivés sur les lieux aux alentours de 4h30 du matin.
D'après la préfecture, "les premières informations recueillies" montrent que "l'origine du déclenchement de la chute du sérac serait naturelle".
• Au moins un mort et quatre blessés
Dans un premier bilan provisoire communiqué aux environs de 9h30 du matin, la préfecture de Haute-Savoie évoquait une quinzaine de personnes prises dans cet accident. Parmi eux, un homme de 57 ans de nationalité française, a été tué, comme l'a appris BFMTV d'une source proche de l'enquête.
Quatre autres personnes ont été blessées dans la chute, dont un homme âgé de 42 ans en réanimation en raison d'une hémorragie cérébrale. Une autre victime, une femme âgée de 40 ans, est blessée au niveau des poumons. Enfin, un homme de 17 ans souffre d'une fracture de la cheville tandis que son père de 58 ans souffre d'une fracture au niveau des cervicales.
Dix autres personnes ont été secourues et sont "indemnes". "L'ensemble des victimes a été pris en charge par les services de secours puis évacué vers les établissements hospitaliers de Sallanches et d'Annecy", avait précisé le préfet de Haute-Savoie, Yves Le Breton.
• Un important dispositif de secours, des recherches risquées
D'autres personnes ont-elles été emportées par l'avalanche? Les secours déployés sur place ont procédé toute la matinée de ce lundi à des levées de doutes pour confirmer ou écarter la potentielle présence d'autres personnes sur place.
Un vaste dispositif de secours a été déployé, à commencer par le peloton de gendarmerie de haute montagne, mais également la sécurité civile, les sapeurs-pompiers et le SAMU. Étaient également déployées deux équipes canines (cynophiles), des véhicules de secours et des secouristes.
Dans l'après-midi ce lundi, les recherches de terrain ont été suspendues car la zone est trop risquée pour les secouristes, notamment en raison du risque d'avalanches.
Le travail de recherche pour définir combien de personnes pouvaient être sur place au moment de la chute de sérac se poursuit toutefois. "Une nouvelle reconnaissance hélico est en cours pour voir si on n'a pas de nouveaux indices, pour lever des doutes", indique Étienne Rolland, commandant du peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) de Haute-Savoie, qui précise que le bilan des victimes est "provisoire".
"On n'est pas sûr qu'il n'y ait plus personne en haut", affirme-t-il.
• De l'émotion et des questions en suspens
L'émotion est palpable quelques heures après l'annonce de cet accident mortel. Pour le maire de Saint-Gervais-les-Bains, Jean-Marc Peillex, "toute la communauté montagnarde est meurtrie par cet accident". "La montagne est dangereuse", a-t-il rappelé sur BFMTV.
Celui-ci a toutefois écarté un potentiel rôle du réchauffement climatique dans la chute de sérac, dont l'association est toutefois suggérée. Certains guides refusent toutefois des accessions au cœur de l'été pour éviter ce danger.
La "surfréquentation" de l'ascension du mont Blanc "n'est pas en cause" dans cet accident, a de son côté assuré sur BFMTV Blaise Agresti, l'ancien patron du peloton de gendarmerie de haute montagne de Chamonix. Alors que plusieurs questions quant à la responsabilité de ce drame restent en suspens, une enquête pour recherches des causes de la mort a été ouverte par le parquet de Bonneville.