En Autriche, le triomphe de l’extrême droite complique la formation d’un gouvernement

“Vainqueur – et maintenant ?” se demande le quotidien autrichien Kurier en une de son édition du 30 septembre 2024. Le meneur d’extrême droite Herbert Kickl y apparaît triomphant, le poing levé. Et pour cause : sa formation, le Parti de la liberté (FPÖ), a recueilli plus de 29 % des suffrages lors des élections législatives du 29 septembre, ce qui fait d’elle le premier parti du pays. “Le FPÖ n’avait jamais obtenu un tel score depuis 1945.”

Le scrutin tout entier est inédit, estime le journal viennois de centre droit dans un article d’analyse. “Le Parti populaire (ÖVP) [du chancelier Karl Nehammer] n’avait jamais essuyé un tel revers […]. Les sociaux-démocrates – dirigés depuis un peu plus d’un an par Andreas Babler – ne s’en étaient jamais aussi mal sortis.”

Et surtout, “c’est la première fois que tous les partis représentés au Parlement ont exclu aussi catégoriquement, et avant même le résultat du scrutin, l’idée d’une coalition avec le chef du parti ayant décroché le plus de sièges : Herbert Kickl, le président du FPÖ”.

La main tendue du FPÖ

La constitution d’un gouvernement risque de s’avérer difficile et elle pourrait prendre de longs mois de négociations. L’extrême droite ne peut pas gouverner seule, car elle ne dispose pas d’une majorité absolue. Et seule une coalition entre le FPÖ et les conservateurs du Parti populaire (ÖVP), arrivés deuxième avec plus de 26 % des voix, se révélerait vraiment “stable”.

“Les partis arrivés en deuxième et troisième positions pourraient également s’associer pour gouverner et obtenir de justesse – à un poil près, comme l’avait dit un jour le président [écologiste] Alexander Van der Bellen – de quoi gouverner.”

Un tel gouvernement serait néanmoins très fragile, ce qui accentuerait les risques d’instabilité.

Dans ce contexte, Herbert Kickl veut “tendre la main” aux autres formations. Son parti s’est allié par le passé aux sociaux-démocrates, ainsi qu’aux conservateurs au niveau fédéral. Et il souhaite le faire à nouveau – à condition d’obtenir la chancellerie autrichienne. “Pour l’heure, personne ne semble vouloir saisir cette main tendue.”

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