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En Autriche, les cheminots lancent une “grève d’avertissement” pour faire augmenter les salaires

Sur sa une du 28 novembre, la Kleine Zeitung affiche un panneau d’avertissement orné d’une locomotive et du mot “grève”. “Les trains sont à l’arrêt”, titre le quotidien régional sur la première page de ses éditions de Carinthie, Styrie, et Tyrol oriental. Dans toute l’Autriche, une “grève d’avertissement” de vingt-quatre heures bloque l’ensemble de la circulation ferroviaire, y compris pour les trajets de et vers l’étranger. Environ 1 million d’usagers pourraient être affectés.

Dans la république des Alpes, les mouvements sociaux de cette ampleur sont relativement rares. La dernière grève des employés de la compagnie ferroviaire nationale, ÖBB, date de 2003. Mais le taux d’inflation, qui a atteint 11 % en octobre, semble changer la donne. “Patrons et syndicats se rejettent mutuellement la responsabilité de la grève”, assure le journal de Klagenfurt. Les quelque 50 000 cheminots autrichiens négocient depuis près de deux mois des hausses de salaires, mais ils estiment que les offres du patronat demeurent trop faibles, ce que réfutent leurs employeurs.

Large mouvement social

“Le syndicat Vida reproche au camp patronal de la Chambre fédérale d’économie de n’avoir augmenté que de 8 euros sa proposition initiale d’une augmentation de 200 euros (plus une prime de 1 000 euros).” Ils demandent des augmentations mensuelles de 400 euros net, ainsi que de meilleurs salaires d’embauche pour les cheminots des trains de nuit de l’entreprise ÖBB.

De leur côté, “les patrons répliquent que leur proposition d’augmentation est passée de 8 % à 8,44 %”. Ils accusent les syndicats d’avoir des visées politiques et d’avoir lancé une grève “gratuite”, selon les mots du patron de l’ÖBB, Andreas Matthä. Ce dernier assure que l’offre faite aux cheminots est “la plus élevée” d’Autriche pour faire face à la hausse des prix.

Mais, selon la Kleine Zeitung, le mouvement de grève ne se limite pas qu’aux chemins de fer. “Les brasseries font également une grève d’avertissement à partir d’aujourd’hui, explique-t-elle. Et un arrêt de travail est également annoncé dans le commerce de détail.” Dans ces domaines, le système autrichien – qui repose sur des négociations par branches entre la Chambre fédérale d’économie, regroupant les représentants du patronat, et l’intersyndicale – peine à trouver des solutions pour apaiser le mécontentement.

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