Qui sont les autres candidats à l'élection présidentielle américaine ?

Si le poste de président des États-Unis est promis à Joe Biden ou Donald Trump, deux autres candidats sont éligibles pour être le nouveau locataire de la Maison-Blanche.

Si le duel pour le poste de président des États-Unis va se jouer entre le candidat démocrate Joe Biden et le président sortant Donald Trump, Jo Jorgensen et Howie Hawkins peuvent également prétendre à ce poste. Qui sont ces deux candidats dans l’ombre ?

S’ils attirent toute l’attention des médias et que le poste de président des États-Unis est promis à l’un des deux, Joe Biden et Donald Trump ne sont pas les deux seuls candidats éligibles à la Maison-Blanche. En effet, deux autres candidats sont présents dans suffisamment d’États pour pouvoir recevoir la majorité absolue des votes du collège, à savoir 270 voix, et être le 46e président de l’histoire des États-Unis, bien que leurs chances de l’emporter soient quasi inexistantes. Il s’agit de Jo Jorgensen et Howie Hawkins.

Jo Jorgensen, Parti libertarien

Joanne Marie Jorgensen est la seule femme éligible à la Maison-Blanche pour cette élection présidentielle. Âgée de 63 ans, elle n’est pas inconnue dans le paysage politique américain, puisqu’elle était déjà candidate à la vice-présidence en 1996, étant la colistière d’Harry Browne qui était alors le candidat du Parti libertarien. Enseignante en psychologie à l’université de Clemson (Caroline du Sud), elle a été élue haut la main pour être la représentante du Parti libertarien à la 59e élection présidentielle de l’histoire des États-Unis.

Le Parti libertarien est l’un des principaux partis minoritaires du pays et a été créé en 1971 par une partie des membres du Parti républicain qui refusaient de soutenir la guerre du Viêt Nam ainsi que des membres du Parti démocrate. Lors de la dernière élection présidentielle, Gary Johnson, candidat du parti, termine en troisième position derrière Donald Trump et Hillary Clinton avec 4,5 millions de voix soit 3,28 % du vote populaire, battant de très loin le record du parti. Cette année, pour la première fois, un membre du parti est devenu membre du Congrès.

Rappeler les troupes américaines de l’étranger

Une récente montée du parti sur laquelle Jo Jorgensen compte bien s’appuyer. Avec son slogan “Real change for real people”, elle compte -si elle est élue présidente- faire adopter à son pays une politique étrangère de non-intervention et donc rappeler toutes les troupes américaines se trouvant à l’étranger. Elle présente son parti, considéré comme le troisième du pays, comme un parti qui offrira une présence réduite de l’État à tous les niveaux, de manière à ce que les citoyens se sentent plus libres.

Cette petite-fille d’immigrés danois souhaite mettre un terme au bipartisme présent aux États-Unis car elle considère que les politiques démocrates et républicaines sont similaires, à tel point que ces deux partis n’en forment qu’un, comme elle le confie au média suisse Liber-Thé. Si elle est élue, Jo Jorgensen graciera et libèrera dès son premier jour de présidence “tous les délinquants non violents impliqués dans des affaires de drogue”.

Si ses chances de devenir présidente des États-Unis sont infimes, il est certain qu’elle jouera un rôle d’arbitre lors de cette élection, comme l’avait fait Ross Perot, candidat indépendant mais libertarien, en 1992 lorsque Bill Clinton a été élu président. Sa candidature pourrait priver les deux principaux candidats de quelques voix précieuses dans certains États.

Howie Hawkins, Parti vert

Howie Hawkins est le 4e candidat qui peut potentiellement recevoir les 270 voix des grands électeurs. Mais comme Jo Jorgensen, ses chances sont infimes et son rôle lors de ce scrutin ne devrait se limiter qu’à celui d’arbitre du duel entre Joe Biden et Donald Trump. S’il est candidat pour la première fois à l’élection présidentiel, cet ancien employé d’UPS a été candidat du Green Party of New York au Sénat américain 2006 puis candidat du Green Party au poste de gouverneur de New York en 2010, 2014 et 2018. Il est le confondateur du Parti vert des États-Unis.

Le Parti vert est une coalition de plusieurs partis politiques écologistes et de gauche. Il veut persuader les Américains qu’il existe une alternative aux partis dominants que sont les partis républicains et les démocrates. Lors de l’élection présidentielle de 2000, le parti obtient 2,7% des suffrages avec la candidature de Ralph Nader, un résultat record qui est pourtant fortement critiqué. Nader est en effet accusé par les démocrates d’avoir volé l’élection à Al Gore et donc favorisé l’élection de George W. Bush. Pour cette raison, de nombreux partisans ne votent pas pour le Parti vert en 2004 qui n’obtient que 0,1%. Après quelques années difficiles, le nombre de votes a augmenté lors de l’élection de 2016 pour atteindre 1,07% des suffrages, mais certains estiment que ces votes pour Jill Stein (Parti vert) ont coûté la victoire à Hillary Clinton.

Salaire minimum de $20 et assurance maladie pour tous

Militant politique de longue date, Howie Howkins a récemment fait part des difficultés auxquelles il a dû faire face en raison de la pandémie de Covid-19. Déjà moins mis en avant par les médias que Biden et Trump, il s’est vu contraint d’annuler, coronavirus oblige, de nombreux événements à travers le pays. Hormis ses idées liées à l’écologie, Hawkins veut instaurer un salaire minimum de 20 dollars par heure de travail, contre 15 dollars pour les démocrates. Il souhaiterait également mettre en place l’assurance maladie pour tous, la gratuité des frais de scolarité et faire bouger les choses au sein de police, notamment concernant la stigmatisation des minorités. Pour Hawkins, le capitalisme est avant tout responsable du changement climatique et du désastre environnemental.

Conscient qu’il ne peut pas remporter cette élection présidentielle, Howie Hawkins a un tout autre objectif. Il considère qu’obtenir 5% des suffrages serait “une grande victoire” et un tremplin pour l’avenir de son parti, car cela permettant aux Verts d’obtenir plus de subventions pour la campagne présidentielle de 2024 : “Si nous faisons 5%, il y aurait au moins 20 millions de dollars pour notre ticket présidentiel de 2024, ce qui serait un véritable bond en avant”, a-t-il déclaré au Guardian.

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