Autour de Taïwan, Pékin lance des manœuvres militaires inquiétantes pour encercler l’île

Les États-Unis, soutien de l’île indépendantiste, ont dénoncé un « risque d’escalade » en réaction aux opérations chinoises dans la région.

INTERNATIONAL - De « sérieux avertissements ». Si les manœuvres militaires de Pékin autour de l’île de Taïwan sont devenues une habitude, l’inquiétude grandit ce lundi 14 octobre face aux importantes manœuvres d’avions et de navires de guerre chinois pour encercler Taïwan.

La Chine met en garde Taïwan et lance de grandes manœuvres militaires autour de l’île

La Chine, qui considère Taïwan comme une partie de son territoire à réunifier, a présenté ces opérations comme un « sérieux avertissement » aux actions des autorités « séparatistes » de l’île soutenue par les États-Unis. De quoi provoquer la vive inquiétude de Washington.

Vendredi, les États-Unis avaient déjà mis en garde contre toute « provocation » de Pékin à l’égard de Taipei après des échanges acrimonieux entre les deux voisins. Ce lundi, Washington a dénoncé des opérations « injustifiées » qui représentent un « risque d’escalade ». Les exercices chinois, baptisés Joint Sword-2024B ont lieu dans des zones situées au nord, au sud et à l’est de l’île de Taïwan, a expliqué le capitaine Li Xi, de l’armée chinoise.

« Il s’agit d’une opération légitime et nécessaire pour sauvegarder la souveraineté de l’État et l’unité nationale », a estimé le porte-parole du commandement oriental de l’armée chinoise. « Des chasseurs, des bombardiers » et d’autres avions d’attaque ont été déployés, ainsi que « plusieurs destroyers et frégates », a précisé la télévision publique chinoise CCTV.

« L’indépendantisme taïwanais et la paix dans le détroit de Taïwan (qui sépare le territoire insulaire de la Chine continentale) sont deux choses parfaitement incompatibles », a mis en garde Mao Ning, une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

Ces exercices chinois autour de Taïwan interviennent quelques jours après un discours du président taïwanais Lai Ching-te, dont les propos sont régulièrement considérés par Pékin comme indépendantistes. « Face aux menaces extérieures, je voudrais assurer à mes compatriotes que le gouvernement continuera à défendre le système constitutionnel démocratique et libre, à protéger un Taïwan démocratique et à sauvegarder la sécurité nationale », a affirmé ce lundi Lai Ching-te dans un message publié sur Facebook.

Le ministère taïwanais de la Défense a, lui, dénoncé un « comportement irrationnel et provocateur » de Pékin, assurant avoir « déployé les forces adéquates pour réagir de manière appropriée dans le but de protéger la liberté et la démocratie » de Taïwan. Les îles taïwanaises en périphérie de l’île principale, comme Penghu, Kinmen et Matsu, sont désormais en état « d’alerte renforcée », a-t-il indiqué.

« Plusieurs bateaux » ont d’ailleurs traversé la ligne médiane du détroit de Taïwan, en référence à la ligne, non reconnue par Pékin, qui coupe en deux l’espace maritime entre l’île et la Chine continentale, ont indiqué les garde-côtes taïwanais.

Ces exercices s’inscrivent dans une intensification des tensions entre Pékin et Taipei. La Chine ayant organisé trois séries de manœuvres de grande ampleur ces deux dernières années, faisant intervenir son aviation et sa marine pour encercler l’île.

Il faut dire que les relations entre Pékin et Taipei sont exécrables depuis 2016 et l’arrivée à la présidence taïwanaise de Tsai Ing-wen, puis de son successeur Lai Ching-te en 2024. Investi en mai, Lai Ching-te s’était engagé jeudi à « résister à l’annexion » chinoise de l’île ou « à l’empiètement de (sa) souveraineté », lors de la fête nationale taïwanaise. Pékin avait réagi en prévenant que les « provocations » du président taïwanais entraîneraient un « désastre » pour son peuple.

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