Autoroute A69 : la préfecture du Tarn se félicite d’un déboisement express, des militants encore perchés

Des gendarmes devant des militants écologistes alors que des ouvriers coupent des arbres sur le tracé de l’autoroute A69 à Saix, le 1er septembre 2024.
ED JONES / AFP Des gendarmes devant des militants écologistes alors que des ouvriers coupent des arbres sur le tracé de l’autoroute A69 à Saix, le 1er septembre 2024.

ENVIRONNEMENT - Rares sont les arbres encore debout. Malgré les contestations des défenseurs de l’environnement, une soixantaine d’arbres ont été abattus sur le tracé de la future autoroute A69 ce dimanche 1er septembre. Le chantier de la voie express, qui doit relier Toulouse à Castres à l’horizon 2025, fait l’objet depuis plus d’un an d’affrontements entre les militants écologistes, les pouvoirs publics et les forces de l’ordre.

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Dans le sud du Tarn, dimanche, dès minuit, des ouvriers munis de tronçonneuses ont commencé le déboisement. À la mi-journée, le secrétaire général chargé de l’administration de l’État dans le département du sud-ouest, Sébastien Simoes, affirmait auprès de France Bleu Occitanie qu’environ « 80 % des arbres qui devaient être déracinés » avaient déjà été abattus dans le secteur de Saïx.

« Une dizaine d’arbres restent encore » à abattre pour finir le déboisement de la partie tarnaise du chantier, précisait dimanche soir un communiqué de la préfecture. Laquelle se félicitait, expliquant que « grâce à la mobilisation des forces de l’ordre, aucune atteinte aux biens et aux personnes n’est à déplorer depuis samedi ».

Des « écureuils » encore perchés

Ce lundi matin, le bilan d’arbres fauchés est encore plus lourd. Seuls « deux ou trois arbres » n’ont pas été coupés ce week-end dans le secteur de Saïx « car occupés par des opposants », a précisé Sébastien Simoes au micro de France Bleu. Il appelle les derniers militants sur place, se faisant appeler les « écureuils », à descendre immédiatement des arbres qu’ils occupent « illégalement ».

Au total, 17 interpellations ont eu lieu depuis vendredi, lorsque des anti-A69 ont été délogés d’un campement près du chantier, à Saïx. Plusieurs d’entre eux sont cependant restés perchés dans des arbres, dans l’espoir d’empêcher leur abattage.

D’après la préfecture, « avant même le démarrage des coupes, les gendarmes ont été la cible de tirs de mortiers et de jets de projectifs par catapulte ».

Jusqu’à la fin du mois d’août, Atosca, le concessionnaire de l’A69, n’avait pas le droit d’abattre ces arbres pour des raisons environnementales. Mais le concessionnaire dispose de l’aval du préfet du Tarn, qui a récemment fait part de la volonté sans faille de l’État de faire aboutir ce chantier. « L’État est encore plus déterminé qu’eux (les opposants au chantier, ndlr), faites-moi confiance », insistait encore en juillet Michel Vilbois, depuis démis de ses fonctions à cause d’un management controversé de ses équipes, soulignant avoir « toujours eu les moyens pour faire face » aux protestations.

Des militants se disent victimes d’un incendie dans le Tarn

À l’instar d’autres militants écologistes, Thomas Brail, du Groupe national de surveillance des arbres (GNSA), juge ce type de coupes « illégales ». Elles auraient requis une autorisation spécifique de la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal) qu’Atosca n’a pas obtenu, a-t-il assuré à l’AFP.

À une cinquantaine de kilomètres de Saïx en direction de Toulouse, à Verfeil, en Haute-Garonne, des militants anti-A69 occupant un autre terrain également situé sur le tracé de la future autoroute ont affirmé avoir été victimes dans la nuit de samedi à dimanche d’une deuxième tentative d’incendie. Des traces de feu étaient visibles sur le siège d’une voiture, ainsi qu’à l’entrée du terrain, où la boîte aux lettres avait notamment brûlé.

Après une plainte de ces occupants, qui dénonçaient des faits similaires dans la nuit du 25 au 26 août, le parquet de Toulouse avait ouvert une enquête pour « dégradation de biens par incendie ». Le parquet de Castres mène aussi une enquête pour « dégradation par incendie » et « violences en réunion » dans un campement d’opposants mi-août dans le Tarn.

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