«Auteure» ou «autrice» ? «On ne trouve plus ces termes choquants comme dans les années 80»

Dominique Bona le 23 octobre 2014 à Paris.

Un rapport de l'Académie française préconise de valider l'usage des noms de métiers féminisés. Il sera prochainement soumis au vote des académiciens. «Libération» a questionné l'une des membres de la commission qui est à l'origine de cette proposition, l'écrivaine Dominique Bona.

L’Académie française bougerait-elle enfin ? Connue pour avoir frappé d’anathème toute tentative de féminisation des métiers (et pour avoir condamné l’expression «Madame la ministre»), l’institution fondée en 1634 entrouvre la porte d’une reconnaissance des usages plus paritaires du français. Une commission présidée par Gabriel de Broglie et composée de Danièle Sallenave, Michael Edwards et Dominique Bona rendra un rapport sur la question dans les prochains jours. Le document sera soumis au vote des académiciens fin février ou début mars. Questions à Dominique Bona, élue à l’Académie française en 2013 au fauteuil 33.

Comment s’est constituée cette commission ?

Ces derniers mois, la question de la féminisation de la langue est revenue à l’Académie française et durant les séances, il y a eu des débats. L’Académie s’est rendu compte qu’il existait un véritable malaise : comment aujourd’hui nommer les métiers, les grades, les titres et les fonctions des femmes ? Cette question nous a été posée plusieurs fois de la part d’avocates, de procureures, de femmes occupant des postes dans l’armée… Pour plus d’efficacité, la secrétaire perpétuelle Hélène Carrère d’Encausse a eu l’idée d’une commission pour étudier calmement le sujet. Elle a été nommée à la fin de l’année 2018. Une fois le rapport remis, l’Académie se prononcera pour ou contre lors d’un vote.

Comment avez-vous travaillé ?

Nous avons eu recours à différentes études, des rapports d’organismes spécialisés qui opèrent des statistiques linguistiques. Ils analysent les usages divers de la langue : à l’université, dans la vie de tous les jours, dans les médias, dans la littérature… La mission de l’Académie, c’est de donner un (...)

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